LesInfos 0911 03 août 2009
Note sur l’indicateur de fréquence de traitement (IFT) (Inra, Ministère de l’agriculture…)
Dans BL0904, nous avions évoqué une analyse du ministère de l’agriculture concernant les difficultés à définir des objectifs pertinents en matière de réduction d’utilisation des phytosanitaires.
Des auteurs du Ministère de l’Agriculture, de l’INRA et de la Chambre d’Agriculture de l’Eure ont publié une étude ayant pour but de montrer l’intérêt de l’IFT (Indicateur de Fréquence de Traitement).
« La première partie de cet article précise les risques liés à l’utilisation des pesticides, aborde les
actions permettant de les limiter et les indicateurs actuellement utilisés dans le domaine des produits
phytosanitaires. » Les deux autres parties développent essentiellement l’IFT (indicateur de fréquence de traitement), son utilisation par les pouvoirs publics et les mesures agro-environnementales liées..
On peut regretter un certain parti pris : les autres indicateurs sont rapidement jugés comme négatifs, alors que l’IFT se voit attribuer quelque peu abusivement tous les mérites. Le tour d’horizon effectué par cette étude est cependant intéressant et complet.
« Pesticides : Quelle est la prochaine étape pour la filière ? » (Fresh Produce Journal)
Sous ce titre, le FPJ du 17 juillet (in english) fait une analyse complète des conséquences de la nouvelle législation européenne pour la filière fruits et légumes : exemples d’impact, méthodes alternatives, difficultés pour les homologuer, distorsions de concurrence avec les producteurs hors-UE, état du dialogue avec la Commission Européenne, nécessité d’accompagner les producteurs pour des investissements en matériel, etc.
Extraits : « La révision semble aller de l’avant, affectera la production de fruits et légumes, et menacera la sécurité alimentaire de la Grande-Bretagne. » « Les producteurs ont déjà une gamme limitée de produits pour protéger les cultures horticoles, et dans certains cas, il n’y a pas de méthodes alternatives viables ». « Au contraire, certains, comme la Soil Association, pense que cette réglementation est un pas dans la bonne direction et contraindra la filière à prendre en compte la durabilité de l’environnement ».
EFSA et AFSSA défendent l’expertise
Dans un article titré « Génétiquement pro-OGM », P Le Hir signait un article rendant largement compte de la position de certaines ONG, appuyées en partie par Jl Borloo, accusant l’EFSA de parti pris pro-OGM.
Catherine Geslain-Lanéelle, directrice de l’EFSA, a réagi par une lettre au Monde, expliquant la qualité et l’indépendance de l’expertise de l’EFSA. Dans la même veine, Pascale Briand, directrice de l’AFSSA, explique le rôle de l’AFSSA en France p15 du bulletin de l’AFSSA (2MO) d’avril 2009.
Eau : portail documentaire (Onema)
L’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (Onema) met à disposition du public un portail documentaire. Plus de 20 000 documents disponibles sur l’eau : utilisation, ressources, réglementation, cartes, pollutions organiques et/ou chimiques, etc. Les sources : Agences de l’eau, Ifremer, Cemagref, Ministère de l’écologie, Office International de l’Eau, etc.
« Pas de bénéfices nutritionnels pour le bio » (Food Standards Agency, FSA,UK)
L’Agence de l’Alimentation du Royaume-Uni (FSA) a commandité une étude scientifique complète sur les qualités nutritionnelles du bio. Cette étude, effectuée par l’Ecole d’hygiène de Londres (LSHTM) conclut à « un petit nombre de différences dans le contenu nutritionnel », n’ayant « aucune signification pour la santé publique ». Voir article de présentation, étude complète (1° partie (éléments chiffrés) et 2° partie (interpétation)), article d’ABC News (all in english), articles du Figaro et de l’Express (en français !)
« Outils pour l’analyse du risque consommateur en matière de résidus » (Bfr)
L’Institut Fédéral Allemand pour l’analyse de risque publie des outils d’analyse de risque concernant les résidus de pesticides. Page pdf de présentation, Compilation des définitions des résidus, Modèle de calcul d’exposition au risque résidu, Facteurs de transformation (pour produits transformés) (all in english).
Ces outils sont utilisables par les responsables qualité par exemple pour déterminer les actions à mener en cas de dépassement de LMR : demande de traçabilité, sanction financière au producteur, … En Allemagne, la destruction du produit n’intervient pas si l’analyse de risque, prudente, ne laisse pas présager de risque pour le consommateur.
Ces outils mériteraient d’être développés de façon homogène en UE.
Dernières nouvelles de Russie
Comme évoqué dans BL0906, la discussion entre Russie et UE est toujours aussi difficile. La Russie développe des accords bilatéraux (voir site officiel russe (in english)), tentant de diviser l’UE. En ce qui concerne les exportations françaises, les autorités russes ont accepté de ne plus exiger de certificat de sécurité moyennant la mise en place d’un plan d’autocontrôle supervisé par les autorités françaises. Voir l’avis aux exportateurs paru au JORF du 01 août 2009. Les LMR russes sont disponibles sur Fresh Quality Guide.
Colloque biologie des mauvaises herbes (ENESAD Dijon 08/09 sept 2009)
Au programme : Interactions entre organismes, écologie et communautés d’adventices, méthodes alternatives de désherbage, gestion des résistances aux herbicides, espèces invasives, communautés végétales et paysages.
« Loi Grenelle 1 : enfin adoptée, retour sur un an au Parlement » (FNE)
Sous ce titre, FNE (France Nature Environnement) publie un véritable bilan, globalement positif de son point de vue de la récente adoption de la loi Grenelle 1. Concernant l’agriculture et spécialement les « pesticides », la FNE regrette qu’il n’y ait pas de « séparation plus nette des activités de conseil et de vente de pesticides ». « Autre gros bémol : une dérogation à la réduction de moitié des produits phytopharmaceutiques serait possible pour certaines cultures comme, par exemple, les arbres fruitiers. »
Protection phytosanitaire : exemple d’information par des viticulteurs (Agrihebdo Suisse)
Cet article d’Agri-Hebdo, journal professionnel suisse, explique les actions des viticulteurs certifiés VitiSwiss pour réduire les risques liés à l’utilisation des produits phytosanitaires.
Exemple de méthode alternative (potentielle) : l’acide jasmonique (Adalia)
RxPG News (in english, résumé en français sur Adalia), un site scientifique en ligne, signale les recherches en cours pour utiliser l’acide jasmonique en enrobage de semences.
« Pesticides : les écologistes ont gagné la bataille de l’opinion » (Le Monde)
Sous ce titre, Gaëlle Dupont rend compte de l’activité de lobbying de F Veillerette pour le MDRGF et de JC Bocquet pour l’UIPP. Extrait : « Qui domine le combat ? Chacun des deux camps voit l’autre plus fort. Selon les écologistes, les « gros moyens » des industriels leur permettent « d’avoir accès aux hautes sphères » et de se payer des campagnes de publicité. Les fabricants de produits chimiques se considèrent pourtant « moins présents » que l’« armée de militants » qui leur fait face. » Et les agriculteurs, où sont-ils dans l’article ?
Pesticides et maladie de Parkinson
Nous avons déjà signalé l’étude de l’Inserm à ce sujet dans lesInfos0909. Nous avons regroupé dans un document les éléments de réflexion sur cette étude : intervention de Ph Kuntzmann de l’Institut français de la vigne et du vin dans la Gazette de l’ACTA et articles de presse.
GE Séralini et MDRGF en guerre contre l’AFSSA
Rue89 publie un article complet sur la demande d’interdiction par le MDRGF de 3 formulations de Round-Up (déjà évoquée dans LesInfos0909). Le but avoué de GE Séralini est bien d’attaquer l’AFSSA en montrant que « ses arguments relèvent soit de la mauvaise foi soit de l’incompétence ». Il est cependant curieux de constater que Rue89 entend montrer que « les recherches du professeur Séralini ont été prises si au sérieux qu’elles ont conduit à une nouvelle saisine de l’AFSSA pour avis. » Or la « nouvelle » saisine mentionnée a conduit l’AFSSA à être particulièrement sévère à l’encontre de GE Séralini (voir les Infos0907) : extrapolation non-étayée, biais, sur-interprétation…
Comme l’écrit Agriculture et Environnement : « GE Séralini reste donc un chercheur bien isolé ».
En tant que chercheur oui. Mais il tente (désespérément ?) de se rattraper sur le plan médiatique et juridique.
Pour sourire : sus aux barbecues ! (Blog des imposteurs)
En ces temps d’été, vous allumez vos barbecues. Mais savez-vous que « le professeur Vésalini, chercheur intermittent de l’Université de Caen et du CRIBARB , a démontré qu’une culture de cellules d’algues exposées pendant 250 ans au dessus d’un braséro présente un taux de survie 2,04 fois inférieur à la normale. Le lobby du barbecue, bien organisé au sein de l’Académie de Médecine, tente de nier la portée de cette étude prétendant que tout est question de distance et de durée d’exposition ». Lire l’intégralité de l’article.