Les Infos 0915 du 28 septembre 2009
« Paquet pesticides » formellement adopté par le Conseil de l’UE
Les futurs « directive Utilisation Durable des pesticides » et « règlement sur la mise en marché des produits phytopharmaceutiques », après avoir été approuvés par le Parlement Européen le 13 Janvier, ont été adoptés en l’état par le Conseil de l’UE le 24 septembre. Leur publications définitives devrait intervenir avant la fin de l’année, pour une application en 2011.
Voir articles de ForumPhyto sur l’adoption du « paquet pesticides » par le Parlement Européen
Voir article de la newsletter de Freshfel (résumé en français, full text in english) sur l’adoption formelle par le Conseil.
Le casse-tête de « l’affichage environnemental »
Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, dés 2011, « l’affichage environnemental » en rayon sera obligatoire. Il s’agit d’informer le consommateur final de l’impact environnemental du produit qu’il achète. Cette idée, a priori séduisante, soulève de nombreuses questions, dont on peut se demander si elles sont solubles.
Sous le titre « le casse-tête de l’affichage environnemental », le JDLE (Journal de l’Environnement) donne quelques exemples de difficultés.
De nombreux sites Internet, y compris ceux œuvrant à la mise en place de l’affichage environnemental témoignent des mêmes difficultés. Voir par exemple : Campagnes et environnement, diaporama d’Ernst & Young (cabinet de consultants), pages spécifiques d’Afnor et Ademe.
La première grande difficulté est d’afficher lisiblement et brièvement un concept global et très complexe, prenant en compte le carbone, l’emploi de matières premières… La deuxième grande difficulté est le risque d’avoir un affichage qui soit le résultat d’un marchandage sans signification entre secteurs, régions, modes de production, etc. qui ont tous leurs raisons économiques, environnementales, sociétales, etc. de produire selon leurs méthodes.
Rapport 2008 sur les résidus dans l’alimentation au Royaume-Uni (FSA/PRC, UK)
Le PRC (Pesticides Residues Committee) vient de publier son rapport annuel 2008 sur les résidus dans l’alimentation. Voir le communiqué de presse (in english) de l’agence de sécurité des aliments (FSA)
Voir le rapport complet du Pesticides Residues Committee (in english) (3.4MO). Le rapport est en continuité avec les précédents avec un peu plus de 1% de non-conformité (dépassement de LMR).
Sous le titre « les fruits fournis dans les écoles contiennent des résidus », International Supermarket News (in english), presse professionnelle de la grande distribution, fait une place aux commentaires alarmistes de la « Soil Association » (qui gère l’agriculture bio en UK), mais termine son article en citant l’introduction au rapport du Dr Ian Brown, président du PRC (Pesticides and Residues Committee) : « Je comprends que les gens soient préoccupés par les résidus de pesticides dans l’alimentation, mais en tant que médecin, je ne soulignerai jamais assez l’importance de manger au moins 5 parts de fruits et légumes par jour. La science prouve que les bénéfices pour la santé sont très largement supérieurs aux risques liés aux résidus »
Surveillance des résidus dans les aliments bio (Séminaire Fytolab)
FYTOLAB ( laboratoire spécialisé dans les analyses de résidus de pesticides et mycotoxines) organise le 20 octobre 2009 un séminaire européen en langue anglaise « Pesticide residue monitoring on organic food » destiné à l’ensemble de la filière impliquée dans cette démarche (principalement dans les productions de fruits, légumes et céréales). Vous pouvez retirer des informations complémentaires et un formulaire d’invitation sur le site Web de Fytolab dans la rubrique News.
Les pesticides en France (Réglementation, air, eau…) (Bruno Peiffer, Liste hygiène)
Bruno Peiffer anime une newsletter quotidienne indiquant de nombreux liens concernant l’hygiène et l’environnement en agriculture et agro-alimentaire. Dans une récente newsletter, il a récapitulé les principaux liens officiels nationaux et régionaux (Ministères de l’agriculture ou de l’environnement, DRAAF, DRASS, Agences de l’eau etc.) sur les pesticides en France : Plan Ecophyto, observatoires, surveillances régionales de l’air et de l’eau.
« Certiphyto, plus de 300 centres de formation sur la ligne de départ » (ReferenceAppro.com)
Référence Appro dans un article du 14 septembre fait le point sur l’organisation des formations qui permettront d’obtenir le « Certiphyto », certification qui sera obligatoire pour quelque 800 000 personnes (agriculteurs, opérateurs, jardineries, communes…). Plus de 300 centres de formation sont candidats à une phase d’expérimentation en 2009-2010.
Après discussion dans le cadre du Grenelle 2, le Certiphyto devrait se scinder en trois mentions, huit catégories et une multitude d’options en cours de définition.
Les quatre voies d’obtention du Certiphyto testées en 2009-2010
Voie A : Formation initiale suffisante
Voie B : le candidat se présente en autonome à un test QCM. S’il échoue, il peut se représenter, ou passer par les voies C ou D…
Voies C : le candidat passe par la case formation, avec ou sans QCM
Voie D : obtention du Certiphyto à l’issue d’au moins deux jours de formation (pour les agriculteurs, notamment), voire plus en fonction des discussions en cours avec les organisations professionnelles. Il n’y a pas de QCM ou d’examen des connaissances.
Dans tous les cas, les centres de formation sont agréés par le ministère de l’Agriculture et le Certiphyto est obtenu pour une période de dix ans.
Produits alternatifs contre mildiou de la vigne : c’est pas évident… (Viti-Net)
En interviewant B Molot de l’Institut Technique de la Vigne et du Vin Viti-Net fait un point détaillé sur les produits alternatifs contre le mildiou en vigne : purin de prêle ou d’ortie, isothérapie, eau oxygénée, fenugrec, etc. Extraits : « Ces produits alternatifs sont souvent classés comme engrais ou substance de croissance. Leur publicité se fait souvent par bouche-à-oreille et les références sur Internet sont parfois fantaisistes ». Certains produits ont eu une efficacité nulle, certains ont montré « une efficacité moyenne de 30 à 40% dans un contexte de mildiou normal. En cas de faible pression parasitaire, ils permettent de sous-doser le cuivre ». « Tous ces produits alternatifs « ont un comportement plus aléatoire que les fongicides classiques, prévient. Ils peuvent être bons sur un cépage, et moins efficaces sur d’autres. Il est utile de travailler en réseau. ».
ESB : « plaidoyer pour fixer des limites au principe de précaution » (FNICGV)
La Fédération Nationale de l’Industrie et des Commerces en Gros de Viande (FNICGV) signe sous ce titre, un article d’explication très clair sur le principe de précaution et l’analyse coûts-bénéfices. Calculer un équivalent monétaire à des années de vie sauvées est difficilement accepté dans notre société. Quand le risque est quantifiable (ce qui devient le cas pour l’ESB), « les stratégies de contrôle des risques alimentaires n’ont en effet aucune raison de s’écarter des seuils économiques sanitaires ». Or le coût des mesures prises contre l’ESB au nom du principe de précaution permettrait, si la même somme était destinée à d’autres mesures de prévention dans le secteur de la santé, de sauver plus de 100 fois plus d’années de vie…
Pour sourire (jaune) : Comment JP Jaud voit les agriculteurs… (AFP)
JP Jaud, réalisateur de « Nos enfants nous accuseront prépare un nouveau documentaire « pour changer notre agriculture ». L’AFP l’a interviewé le 18 septembre :
« Le premier film – Nos enfants nous accuseront (qui relatait la conversion aux produits biologiques de la cantine scolaire de Barjac dans le Gard) est un cri d’alerte qui constatait que l’on empoisonnait nos enfants et qu’il fallait qu’ils changent d’alimentation. Encore faut-il que l’origine de cette alimentation, la source, change : il faut changer notre agriculture. Il faut aider les agriculteurs à changer, ils sont malades, ils sont pour la plupart endettés et on leur a supprimé le savoir. Ils sont devenus des exécutants des marchands de matériel, de produits chimiques (…). Il est important de les aider à retrouver ce savoir. Il y va tout simplement de notre survie et surtout de celle de nos enfants ».
Résumé : les agriculteurs sont malades, endettés, ignorants et simples exécutants…
JP Jaud connaît-il les agriculteurs ? Sait-il de quoi il parle ?