Les Infos 10-01 du 13 janvier 2010
L’Agro-Biodiversité Fonctionnelle (FAB) : une méthode d’avenir
L’Agro-Biodiversité Fonctionnelle (FAB) consiste à favoriser la diversité biologique, dans et autour des parcelles cultivées, pour favoriser les prédateurs naturels et réduire l’impact des organismes nuisibles aux cultures. Fin 2009 lors d’une réunion du Copa-Cogeca, F Wackers, de l’Université de Lancaster (UK) a présenté sa recherche sur ce sujet et ses débuts d’application. Voir présentation de F Wackers (in english) (2.6MO).
La FAB est l’objet d’un programme européen de formation : le réseau européen de formation sur l’agro-biodiversité fonctionnelle (en français, in english, en español).
F Wackers et S Pettitt (agricultrice et présidente de la section cultures spécialisées de la NFU) ont insisté sur l’aspect complémentaire (et non pas alternatif) de cette démarche par rapport aux moyens de protection phytosanitaire « conventionnels »
UE : « Le Conseil s’attaque aux cocktails chimiques » (JDLE)
Le Journal de l’Environnement (JDLE) rend compte d’une position du Conseil de l’Union Européenne appelant les instances européennes à évaluer les « effets de l’exposition conjuguée à de multiples substances chimiques » sur l’environnement et la santé, notamment en ce qui concerne la perturbation endocrinienne. Voir également article d’Euractiv (in english). Même si la tâche n’est pas simple, on ne peut que s’en féliciter… si cette évaluation est réellement basée sur des critères scientifiques solides.
Allemagne : Moins de résidus en fruits et légumes (BVL)
Le BVL (Bureau fédéral allemand de sécurité des aliments) a publié début 2010 son rapport 2008. Ce rapport montre une baisse des résidus dans les fruits et légumes. 43.4% de produits sans résidu détectable (contre 38.6% en 2007). 3.7% de produits en dépassement de LMR (contre 4.5% en 2007).
Cette tendance confirme celle observée en France par la DGCCRF. Cependant les comparaisons entre années (ou entre pays) doivent être l’objet de la plus grande prudence : les différences viennent le plus souvent des types d’aliments analysés, de la saison, des résidus recherchés, etc.
Fusion AFSSA-AFSSET : vers une seule agence sanitaire
En discussion depuis plusieurs mois (voir LesInfos0908), la fusion entre l’AFSSA (agence sanitaire des aliments) et l’AFSSET (agence sanitaire pour l’environnement et le travail) devrait être effective au 1° juillet 2010. C’est le sens d’une ordonnance présentée en Conseil des ministres début janvier. Voir article sur le site de l’AFSSET. M Guespereau, directeur de l’AFSSET, interviewé par le JDLE, estime « n’avoir pas obtenu toutes les garanties ». Voir également article d’Agri-Salon et l’analyse détaillée d’Albert Amgar sur son blog lié à la revue Process Alimentaire.
« Interdiction des pesticides : un handicap pour les producteurs ? » (Géo)
Sous ce titre, la revue Géo se préoccupe de l’avenir de la protection phytosanitaire en rendant compte d’informations en provenance du « Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France » (CSLFLF), de « Producteurs Légumes de France » et de J Remiller président de la Commission fruits et légumes de l’Assemblée Nationale. L’accent est mis sur la nécessité de protéger les fruits et légumes et sur les distorsions de concurrence subies par les producteurs français. B Géry (pour le CSLFLF) « n’hésite pas à insister sur la nécessité d’utiliser des pesticides dans l’agriculture. « Quand vous êtes malade, vous vous soignez, pour les fruits et légumes, c’est pareil » ».
« Libres points de vues d’académiciens » (Académie des sciences)
« Libres points de vue d’Académiciens sur l’environnement et le développement durable » intéressera les lecteurs de ForumPhyto. Voir les points de vue sur le changement climatique (pp 1-24) et surtout celui de Maurice Tubiana sur « Biodiversité et santé » (pp 70-72). Les médecins, dit-il, « ne voient pas en quoi les moustiques, les poux, les mouches les tiques et autres vecteurs, le ténia, les schistosomes, les douves et autres parasites sont utiles. » Plus loin : « l’interdiction en 2004 de deux insecticides (le Gaucho et le Regent), en raison d’une rumeur faisant état d’un effet toxique sur les abeilles n’a pas amélioré la santé des abeilles, mais a nui à la réputation de la France à l’étranger en mettant en exergue l’incapacité de nos décideurs à résister à la pression de l’opinion ».
Colloque Agriculture Durable
Les 5° rencontres parlementaires sur l’agriculture durable se sont déroulées le 01 décembre 2009. La question phytosanitaire a fait l’objet d’une présentation par JC Bocquet (UIPP) suivie d’un débat intéressant avec des interventions de M Raison, J Gaubert (députés), G Vasseur, E Mercier (Agence Bio), B Blum (Association des industries de bio-contrôle), des agriculteurs, etc. Voir aussi interviews d’intervenants sur le site de l’UIPP.
« Dossier » deltaméthrine et chrysomèle du maïs (B Peiffer)
La deltaméthrine est un insecticide utilisée contre la chrysomèle du maïs (insecte de quarantaine, c’est-à-dire devant faire l’objet de traitements obligatoires). Or le WWF et le MDRGF lance une offensive médiatique contre les épandages aériens de deltaméthrine.
Dans sa liste Hygiène, B Peiffer récapitule les liens autour de cette « polémique »…
Protection de l’applicateur : « privilégier les gants au masque » (PleinChamp)
La protection de l’applicateur est un point essentiel lors de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques.
Selon P Lebailly, chercheur en santé publique, lors d’un colloque de la MSA à Angers, lors de l’emploi de produits liquides, la voie cutanée, souvent sous-estimée, est potentiellement la plus dangereuse au moment du remplissage du pulvérisateur. Il importe dans ce cas de privilégier le port des gants.
Colloque SFER sur la réduction des pesticides
Les 14 et 15 mars à Lyon, la Société Française d’Economie Rurale (SFER) organise un colloque sur le thème « La réduction des pesticides agricoles, enjeux, modalités et conséquences », avec une participation forte de l’Inra et du Cemagref. Comme son nom l’indique, ce colloque est très orienté sur la réduction des volumes utilisés, et très peu sur la réduction des risques.
Production intégrée : réduire les pesticides sans baisser la marge (Adalia)
Adalia rend compte d’une étude chiffrée et détaillée de l’INRA sur la faisabilité de la réduction de 50% de l’usage des pesticides en grandes cultures. Pas si simple : pour qu’il soit possible « il ne suffit plus d’ajuster, comme le propose l’agriculture raisonnée, les intrants à la diversité des situations agronomiques à l’aide d’observation des cultures et d’outil d’aide à la décision. Il faudra entreprendre une re-conception des systèmes de cultures en mobilisant en amont différent moyens de réduction des populations de bio-agresseurs pour réduire le besoin de traiter. » avec une certaine dose d’insécurité technico-économique, qui peut être réduite par « un appui fort du conseil agricole et le partage de savoir-faire innovants ». Au delà du discours de l’INRA qui se veut optimiste sur la faisabilité de cette réduction, les obstacles sont précisément pointés.
« Pourquoi le monde gaspille autant de nourriture » (Le Monde)
Cet article du Monde analyse les raisons du gaspillage de nourriture. Les chiffres sont difficiles à établir. Mais l’ordre de grandeur serait de 40% de la nourriture produite. Dans le monde développé, « La distribution rejette une partie des produits en fonction de critères esthétiques, et applique des marges de sécurité importantes sur les dates limites de consommation. Mais des pertes considérables ont également lieu dans la restauration collective et… dans les cuisines des particuliers. » Dans les pays en développement, « les raisons en sont très différentes. Elles sont dues à de mauvaises conditions de récolte, de transport, de stockage, et à une formation insuffisante sur les méthodes de conservation des aliments. »
Les pertes « au champ », dues aux attaques d’insectes, de champignons, de mauvaises herbes… ne sont pas évaluées. Elles sont très importantes quand la protection phytosanitaire est insuffisante.
Imidacloprid et abeilles : Questions/réponses (APHIS, USA)
L’APHIS (Animal and Plant Health Inspection Service, Service de la protection des végétaux du gouvernement fédéral aux USA) publie un questions/réponses (in english) montrant pourquoi l’imidacloprid est sans danger pour les abeilles dans les conditions normales d’utilisation contre le capricorne asiatique.
« Le médiatique Professeur Belpomme, lanceur de fausses alertes » (L Berthod)
L Berthod résume et met en forme, sur son blog, les « études » du Pr Belpomme sur le chlordécone et leurs critiques. Celle émanant de l’OPECST (Office parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques) est particulièrement sévère (rapport complet, synthèse) à l’égard du médiatique semeur de fausses alertes…