Les Infos 10-07 du 23 avril 2010
La protection intégrée au niveau international (IPMNet News)
IPMNet News (in english) est une newsletter de l’IPPC (International Plant Protection Center, Université de l’Oregon, USA) apportant régulièrement des informations scientifiques et techniques sur la protection intégrée des cultures au niveau international.
Parmi de nombreux autres articles, le numéro 177 de mars 2010 (in english) indique par exemple un lien vers AUSVEG (in english), un site australien de l’association des producteurs de légumes et de pommes de terre, avec une très belle et simple définition de la roue du progrès de la protection intégrée (IPM en anglais) : connaissances, prévention, observation, intervention, évaluation.
Mise sous surveillance par l’ONU de 2 insecticides (ONU)
« Des experts de l’ONU demandent la mise sous surveillance de deux nouveaux pesticides » : Azinphos-methyl et endosulfan. Voir communiqué de presse de l’ONU. Ceci pourrait être le première étape vers leur interdiction au niveau international. Ces deux insecticides sont déjà interdits dans l’UE.
1° Rencontres parlementaires sur la Chimie verte
La « Chimie verte » consiste à mettre en œuvre tous les moyens possibles pour améliorer la balance bénéfices/risques de la chimie : moins de déchets, moins d’énergie, plus de catalyseurs, etc. Elle inclut également l’utilisation de matériaux issus de la biomasse. Voir également LesInfos0904 et LesInfos0916
JY Le Déaut et D Garrigue, députés, organisent ces rencontres le 12 mai autour de deux questions : « Le développement de la chimie verte : un axe stratégique pour la recherche et l’industrie ? » et « Quel avenir pour la chimie verte ? » Téléchargez le programme et le coupon d’inscription (inscription avant le 06 mai)
Questions de parlementaires
Quelques questions de parlementaires et les réponses des ministères de l’agriculture ou de l’environnement.
– Réglementation phytosanitaire et distorsions de concurrence : J Bignon à l’Assemblée Nationale
– Etiquetage informatif des phytos (dangerosité) : J Domergue à l’Assemblée Nationale
– Interdiction d’insecticide = démoustication moins efficace : J Bascou à l’Assemblée Nationale
– Maîtrise de l’utilisation des pesticides en France : A Vantomme au Sénat
– Formation des applicateurs de produits phytos, etc. : T Motti (answer in english) au Parlement Européen
– Autorisation de l’Initium (nouveau fongicide) : RL Niculescu (answer in english) au Parlement Européen
– Mortalité des abeilles (facteurs multiples) : Y Lachaud à l’Assemblée Nationale
– Mortalité des abeilles (Cruiser) : D Meslot et JC Bouchet à l’Assemblée Nationale et A Lefèvre au Sénat
– Aide à l’agriculture biologique : DO Sarbu (answer in english) au Parlement Européen
– Réduction de 50% des produits phytosanitaires et recherche : M Le Fur à l’Assemblée Nationale
– Faune et flore invasive (lutte et prévention) : JC Flory à l’Assemblée Nationale
Bonnes pratiques pour réduire le risque d’intoxications aigües
L’ORP (Observatoire des Résidus de Pesticides) consacre une page aux intoxications aigües, généralement en milieu professionnel et à leur surveillance au niveau national, avec un bilan déjà ancien (2002-2003) des observations sur le terrain.
Pesticides et alimentation : évaluer les risques pour le consommateur (AFSSA)
Dans le cadre du colloque de l’ORP (Observatoire des Résidus de Pesticides) de mars 2009 (voir Bulletin de liaison 0903), l’AFSSA a présenté une étude (EAT) en cours, visant, entre autres, à évaluer l’exposition réelle en particulier aux résidus dans l’alimentation totale.
Pour une approche actualisée et plus détaillée de cette étude, consultez la page EAT du site de l’AFSSA.
Y-a-t-il une autre écologie que l’écologie technophobe ? (A&E)
Dans cet article d’analyse de la politique écologique du gouvernement, Agriculture et Environnement défend la conception d’une écologie technophile : « le génie génétique, la chimie et l’agriculture de précision font naturellement partie de la palette des outils indispensables.(…) un produit chimique sélectif utilisé à quelques dizaines de grammes à l’hectare, un système d’analyse en temps réel du sol permettant un usage différencié d’intrants, voici quelques-uns des nombreux exemples qui témoignent du lien indissoluble unissant la préservation de l’environnement et le progrès. »
« Légumes : l’utilisation des phytos a déjà beaucoup baissé » (Paysan Breton)
Et « le plan Ecophyto 2018 inquiète » … : sous ce double titre, Paysan breton rend compte de l’AG du CATE (station expérimentale en Bretagne) ; et décrit les méthodes allant dans le sens d’une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires expérimentées ou déjà utilisées : auxiliaires naturels contre le puceron noir de l’artichaut, les résistances variétales des choux-fleurs au mycosphaerella, etc.
« Mais il faut agir avec prudence si nous ne voulons pas avoir des problèmes de qualité de produits (…) pour les mouches s’attaquant aux choux et aux carottes, le traitement phytosanitaire en curatif reste indispensable (même si) une étude nationale est en cours pour évaluer l’influence des taillis et haies sur la présence des mouches – sachant qu’ils sont par ailleurs essentiels au développement de la faune auxiliaire ».
Protection phytosanitaire en bio : Faire de la désobéissance civile ? (Bastamag)
Cet article de Bastamag, « agence d’information sur les luttes environnementales et sociales ». Au-delà du titre polémique accusant le « lobby des pesticides »,
Bastamag évoque les besoins incontournables de l’agriculture bio en produits phytosanitaires et les difficultés pour obtenir des homologations : « Insecticides naturels ou fertilisants bio s’échangent sans problème ailleurs en Europe. Pas en France. »
Paradoxalement ( ?), voilà qui rappelle la situation des producteurs conventionnels de fruits et légumes.
Solution affichée dans l’article : « Qu’importe, particuliers et paysans pratiquent la désobéissance civile. »
« Précaution sans principe » (AgBioView)
Sous ce titre (in english), AgBioView, newsletter spécialisée sur les OGM, reprend un article de J Morris dans le Wall Street Journal (Asia). Selon cet article, toutes les versions du principe de précaution qui circulent, y compris les plus « faibles », aboutissent à « encourager l’imposition de restrictions arbitraires et capricieuses sur des technologies bénéfiques ».
De l’ail contre les insectes… (veille ADIT)
La veille ADIT (ministère des affaires étrangères) signale une publication de chercheurs israéliens qui proposent « une alternative aux insecticides et aux anti-insectes basés sur le principe actif de l’ail : l’allicine ». Jusqu’à maintenant, la difficulté était l’instabilité de la matière active. Les chercheurs auraient trouvé « une procédure extrêmement efficace pour sa production et son stockage en grandes quantités ».
Une mini-guêpe contre une larve de papillon (Ouest -France)
C’est avec cette image que JP Louédoc, Ouest France, évoque l’utilisation de trichogrammes contre Tuta absoluta, papillon dont les larves attaquent les tomates. Les trichogrammes sont des micro-hyménoptères qui pondent leurs œufs dans les larves de Tuta absoluta, empêchant ainsi leur développement.
Nous avons déjà évoqué la Tuta absoluta dans lesInfos0919
« Une capsule sur le cep, l’insecte lâche la grappe » (Ouest France)
Sous ce titre, X Bonnardel signe un article pédagogique présentant la « confusion sexuelle », utilisée ici contre des chenilles de papillons parasites de la vigne. Méthode alternative respectueuse de l’environnement et sûre, efficace contre certaines chenilles, dans des conditions précises, la « confusion sexuelle » est de plus en plus utilisée également dans les vergers.
Critiques du film de Coline Serreau « Solutions locales pour un désordre global »
Coline Serreau, militante écologiste et féministe, a réalisé un film profondément écolo-féministe : « Solutions locales pour un désordre global » sorti en salle le 7 avril.
L’article critique du Monde, qui vaut la peine d’être lu dans son intégralité, démonte les mécanismes à l’œuvre. Extraits : « Le flot des paroles l’emporte de loin sur les images du travail de la terre. Et ces paroles sont si univoques qu’on en vient à douter de chacune d’elle. (…) Le spectateur se retrouve dans la peau d’un adolescent de 2010 contraint par un(e) aîné(e) de lire la collection complète de La Gueule ouverte sans avoir le droit de poser de questions. »
Voir également l’article critique de Campagnes et Environnement, plus centré sur l’aspect agricole et le communiqué de presse du GNIS (professionnels des semences) centré sur la question des semences.