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Lesinfos 1102

17 juin 2011

Les Infos 11-02 du 16 février 2011

 

Collaboration internationale sur la protection phytosanitaire : exemple de l’ALENA
L’ALENA (Accord de Libre Echange Nord-Américain) travaille depuis plusieurs années à lever les barrières liées à la protection phytosanitaire, essentiellement concernant les niveaux de LMR (limites maximum de résidus) et les procédures d’autorisation en production.
Voir le site du gouvernement canadien (en français, in English).
Même si, comme dans d’autres régions du monde, tous les problèmes de distorsion de concurrence ne sont pas résolus, ce site montre que la volonté politique peut mener à des progrès certains d’harmonisation des procédures et de reconnaissance mutuelle des homologations. L’UE, dont l’intégration est normalement plus aboutie, ne devrait-elle pas prendre exemple sur les points les plus concrets et opérationnels de cette démarche ?

« La consommation de fruits et légumes peut être augmentée sans risque » (Evira, Finlande)
Sous ce titre
(in English)
, Evira (agence finlandaise de sécurité sanitaire des aliments) publie les résultats d’une analyse de risques concernant les résidus de pesticides dans l’alimentation. « Les bénéfices majeurs des fruits et légumes ne sont pas compromis par les résidus de pesticides. » 0,01 % des adultes et 0,1% des enfants ont été exposés à un excès de dose de référence aiguë (ARfD), laquelle comporte des marges de sécurité importante (chiffres en baisse). Evira recommande une consommation de fruits et légumes variés pour baisser encore les risques d’exposition occasionnellement excessive.

Etude Agrican : où en est-on ?
Dans LesInfos1101, nous avons déjà rendu compte de l’opération médiatique tentée par GF (Générations Futures) à propos de la mort de Y Chénet, viticulteur saintongeais. Un débat s’est engagé sur ce point dans la gazette de l’ACTA : La contribution de C Perrot, journaliste à Réussir, fait part d’une intervention de P Lebailly (Grecan) venu présenter les premiers résultats de l’étude Agrican. Pour résumer, P Lebailly montre la relative bonne santé des agriculteurs et la complexité de l’analyse épidémiologique des cancers et de quelques autres maladies. Toutefois, dit-il : « Ce qui est certain, c’est que « les marchands de peur », qui prétendent que toute l’augmentation des cas de cancers est due à l’environnement ou à la pollution, n’ont pas une démarche scientifique ! »

« FNE, en mal de notoriété, se paye l’agriculture » (Agriculture et Environnement)
Sous ce titre
, Agriculture et Environnement rend compte de la campagne choc de France Nature Environnement (FNE), très « créative » et très outrancière, dénonçant les pesticides, les OGM et les élevages industriels jugés responsables des algues vertes. Alerte-Environnement titre de façon analogue : « FNE se paye les paysans ». L’un comme l’autre pense que FNE est avant tout en recherche de notoriété et joue la provocation. S’agit-il d’une radicalisation de fond ?
Il est clair que « l’association qui restait un interlocuteur à l’image modérée a choisi la voie de la surenchère. Dans l’univers hyper concurrentiel des ONG (Greenpeace, WWF et la bande sont là !), il faut bien exister médiatiquement donc être tranché et tranchant (et malheureusement outrancier). »
De nombreux titres de presse reprennent l’information voir par exemple Ouest France, Plein Champ, Les Polémiques. Ils évoquent surtout la question des algues vertes. Le Journal de l’Environnement signale le non-affichage par la RATP de certaines affiches.
FNE ne va pas se faire que des amis chez les agriculteurs… Le Télégramme rend compte par exemple de la réaction de X Beulin, Président de la FNSEA qui dénonce « une campagne choc, caricaturale et clairement orientée contre l’agriculture »
Sur son blog, L Berthod
fait le pari que « tout ce qui est excessif étant insignifiant, les Parisiens
, ceux qui ne se sentiront pas révoltés, n’accorderont pour le moins que mépris à un tel propos et que France Nature Environnement n’aura fait que se discréditer dans une telle aventure ».
Le ministère de l’agriculture publie une mise au point sur le fond
des sujets abordés (abeilles, OGM, algues vertes) montrant les actions mises en œuvre, aussi bien au niveau réglementaire que par les producteurs sur le terrain.

« Télé à scandale – Agriculture et médias : l’audience prime sur l’information » (TerreNet)
Sous ce titre
, Terre-Net explique à propos de l’émission « pièces à conviction » : « Un titre provocateur, un vocabulaire alarmiste : toutes les composantes sont réunies pour surfer sur les peurs du téléspectateur, satisfaire son goût pour le scandale et le catastrophisme. (…) L’information télévisuelle s’attache à provoquer l’émotion, souvent aux dépens de l’objectivité. »

Ostréiculteurs, apiculteurs, même combat ?
Dans lesInfos1011, nous avions évoqué une affirmation sans fondement de G Brest, président du Comité National de la Conchyliculture (CNC). Celui-ci et la FFAP (Fédération Française de l’Apiculture Professionnelle) ont amorcé un rapprochement visant à mettre en accusation les pesticides. Voir articles d’Ouest-France et de la France Agricole.
Le désarroi de professionnels assistant à la destruction de leurs outils (vivants) de travail est compréhensible et mérite attention
. Mais, s’appuyant sur ce désarroi, certaines organisations professionnelles apicoles, dont la FFAP, accusent les « pesticides » d’être la cause principale du syndrome d’effondrement des colonies. Les ostréiculteurs, profession en grande difficulté, vont-ils emboîter le pas ? Il serait dommage que cette tactique de bouc-émissaire cache les vrais problèmes… et les solutions pertinentes.

Dérogations bidons ? (suite)
Face à la campagne de Générations Futures dénonçant des dérogations abusives (voir FlashInfosDérogations), N Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, déclare : « Il est faux de dire qu’il y a eu 74 dérogations accordées en 2010 à des pesticides interdits, alors qu’il n’y en avait pas une seule en 2007. Avant, la France accordait des dérogations mais ne les notifiait pas. Ces dérogations concernent moins de 3% des surfaces. Souvent des cultures spécifiques, comme le riz ou certaines fleurs, pour lesquelles une homologation n’est pas rentable. D’où les dérogations. Elles sont prévues par la réglementation communautaire et accordées après avis d’expert, pour une durée déterminée. Mais le véritable enjeu du Grenelle, c’est d’arriver à diviser par deux l’usage des pesticides d’ici à 2018 et d’appliquer l’interdiction d’épandage par les airs. C’est une préoccupation de tous les instants.» (Libération du 4 février)

Conseils pour la mise en place d’un verger bio de pommes biologiques
Cette page
de la Chambre d’agriculture du Tarn et Garonne apprendra peu de choses aux arboriculteurs (bios comme conventionnels). Mais son exposé de l’ensemble des difficultés à résoudre pour l’arboriculteur montrera aux profanes que les producteurs bios, comme conventionnels, doivent protéger leurs plantes…

Les confessions d’un fondateur de Greenpeace (P Moore)
Co-fondateur de Greenpeace dans les années 1970
, Patrick Moore, veut être aujourd’hui un « écologiste intelligent ». Pour lui, Greenpeace est devenu « une bande d’analphabètes scientifiques avec des méthodes de Gestapo » (voir ancêtre de LesInfos en 2006). Dans cette interview-confession au VancouverSun (in English), P Moore retrace l’histoire des débuts de Greenpeace et réaffirme quelques convictions en conclusion, dont celle-ci : « De nombreuses campagnes militantes, conçues pour nous faire craindre des produits chimiques utiles sont basées sur de la désinformation et des peurs injustifiées »

« Buzz off ». Disparition des abeilles : ce qui est fait pour la combattre
« Buzz off », article (in English), posté sur le site Pesticide Information, fait le point sur les causes de la disparition des abeilles. Les pesticides, montrés du doigt, sont la cause la plus étudiée et la plus réglementée. Cela donne de bonnes garanties que « quand les pesticides sont utilisés dans les règles, ils ne provoquent pas d’effet adverse sur les abeilles ». Les autres causes sont nombreuses et méritent une étude approfondie : virus, parasites, soins incorrects aux abeilles, nutrition insuffisante… De nombreuses initiatives montrent l’importance accordée aux abeilles par les producteurs et donnent des conseils concrets pour améliorer leur santé.
De nombreux liens, des aspects pratiques : à lire
.

« Le moustique, animal le plus mortel pour l’homme »
Sous ce titre
, sur Slate.fr, dans un style enjoué, C Casey décrit les mœurs des différentes espèces de moustiques et l’histoire de cet insecte honni, car « vecteur de maladies le plus efficace de tout le règne animal. » Où l’on apprend que les pneus sont les meilleurs amis du moustique et les poissons leurs plus grands dévoreurs.
Peut-on se débarrasser des moustiques ? Quels autres moyens pourraient être développés pour les empêcher de transmettre le paludisme ? Une lecture un peu amusante et très enrichissante.

Pour sourire (?) : « peur de la fin du monde »
Selon cet article de France Soir, après avoir rencontré N Hulot, Eva Joly, candidate potentielle des Verts a déclaré vouloir « réconcilier ceux qui ont peur des fins de mois et ceux qui ont peur de la fin du monde ». Tout un programme…