Les Infos 11-03 du 28 février 2011
Lancement officiel du réseau Dephy Ecophyto 2018
La France Agricole annonce le lancement du réseau Dephy, qui, dans le cadre d’Ecophyto2018, « a pour objectif de « contribuer à l’apprentissage des systèmes de culture économes en produits phyto, à leur démonstration et à leur développement ». Inclus dans Dephy, le réseau FERME (voir document de présentation du ministère de l’agriculture) mobilise des producteurs et leurs exploitations.
AgriSalon évoque l’expérience des Pays de Loire, « précurseurs pour explorer des systèmes économes en produits phytosanitaires »
Sous le titre « Ecophyto2018 : les coopératives s’engagent », Coop de France (syndicat des coopératives) et In Vivo (union de coopératives) expliquent l’engagement des coopératives dans le réseau FERME. Au-delà de l’objectif de réduction de l’utilisation des intrants, les coopératives montrent clairement l’importance de développer des indicateurs d’impact, réellement pertinents pour assurer l’objectif qui est « de développer une agriculture rentable, productive et respectueuse des équilibres naturels. »
« Plaquette grand public Ecophyto 2018 » (Ministère de l’Agriculture)
Le ministère de l’agriculture publie une plaquette pédagogique d’explication du plan Ecophyto 2018, visant « à réduire de 50 % l’usage des pesticides au niveau national dans un délai de dix ans, si possible ». Conformément à la logique du Grenelle de l’environnement, la plaquette met en avant l’objectif de réduction des volumes, et donne une place secondaire à la réduction des risques, qui devrait être l’essentiel…
Cependant les actions de terrain, décrites trop brièvement, ne peuvent que faire l’unanimité.
Questions de parlementaires
Quelques questions de parlementaires et les réponses des ministères de l’agriculture ou de l’environnement.
– Campagne de publicité de France Nature Environnement (FNE) : C Gatignol à l’Assemblée Nationale
– Publicité des méthodes d’analyse de résidus : D Perben à l’Assemblée Nationale
– Phytos : protection de l’applicateur (Entreprises de travaux agricoles) : JP Bel à l’Assemblée Nationale
– Réglementation phytosanitaire et distorsions de concurrence : JC Taugourdeau à l’Assemblée Nationale
– Contre le dénigrement de la fraise espagnole… : SG Polledo au Parlement Européen
– Pulvérisations illégales en Thrace orientale (Turquie) : G Papastamkos au Parlement Européen
– Etat d’avancement d’Ecophyto (réduction des phytos) : JC Mignon et P Martin à l’Assemblée Nationale
– « Commerce parallèle » de phytos et lutte contre la fraude : B Newton Dunn au Parlement Européen
– Dommages causés par les espèces invasives « étrangères » dans l’UE : 0 Rossi au Parlement Européen
– Difficultés dans la lutte contre les larves de moustiques : E Mourrut à l’Assemblée Nationale
– Exportation de moustiques génétiquement modifiés : J Bové au Parlement Européen
– Utilisation du parathion hors UE et contrôle des produits importés : N Melo au Parlement Européen
– Recherche en lutte biologique contre le cynips du châtaigner : L Fontana au Parlement Européen
– Conséquences environnementales de la lutte contre la mouche du brou : A Vallini à l’Assemblée Nationale
– Lutte contre l’ambroisie (plante invasive allergène) : R Durand à l’Assemblée Nationale
– Homologation d’un insecticide (Proteus) et protection des abeilles : C Bouillon à l’Assemblée Nationale
– Réglementation phytosanitaire et protection des abeilles : JP Sueur au Sénat
– Evaluation des effets toxiques des pesticides sur les abeilles : I Durant au Parlement Européen
– Sécurité des raticides. Dysfonctionnements ? : J Gaubert à l’Assemblée Nationale
– Sécurité du glyphosate (Round Up) : M Tremopoulos au Parlement Européen
– Sécurité du glyphosate (Round Up) – demande de précisions : M Tremopoulos au Parlement Européen
– Plan d’action contre le chlordécone : A Almont à l’Assemblée Nationale
Fonctionnement et financement des ONG environnementalistes (Rapport parlementaire)
G Gaillard et JM Sermier, députés, ont publié un rapport « sur les modes de financement et de gouvernance des associations de protection de la nature et de l’environnement ». Ce rapport analyse les différentes formes associatives, constate des manques et propose des pistes de solutions. Les reproches principaux : l’opacité financière (pour les fondations), des frais de fonctionnement élevés, les « liens troubles (…) avec les grandes entreprises qui les financent. ». Parmi les ONG visées : FNH (Fondation Nicolas Hulot), FNE (France Nature Environnement), Good Planet (Yann Arthus-Bertrand). Le rapport pointe également l’inefficacité des contrôles de la puissance publique, pourtant nécessaires du fait de l’importance des subventions accordées à de nombreuses ONG
« Manger peut-il nuire à notre santé ? » (F3, I Saporta)
Sous le titre « Manger peut-il nuire à notre santé ? », I Saporta (journaliste) et E Guéret (réalisateur) ont réalisé, disent-ils, une enquête policière. La bande annonce peut suffire à s’en faire une idée…
Ce documentaire, catastrophiste, inutilement anxiogène, et mélangeant les genres se présente comme scientifique. A l’appui : des « experts » présentés comme « incontestables, les meilleurs dans leur domaine ». Parmi eux, le psychiatre D Servan-Schreiber comme spécialiste du cancer, A Sasco, militante anti-ondes, Laurent Chevallier du Réseau Environnement Santé, étroitement lié au MDRGF (ONG anti-pesticides)…
Le plus contestable de la méthode est bien la déformation des propos des personnes enquêtées.
Quelques-unes de ces pratiques sont décrites par D Sauvaître, producteur de pommes, dans son blog : « De quelle production toxique parle-t-on ? », « Deux ou trois choses que je sais d’elle… », « Arrêt sur images de mon verger. Histoire d’une manipulation ».
Surenchère médiatique anti-agriculture chez les ONG
Hier : la FNE (voir LesInfos1102). A ce propos, à une question parlementaire de C Gatignol (Voir la vidéo), B Le Maire, ministre de l’agriculture, a répondu : « La campagne de France Nature Environnement, je pèse mes termes, est un scandale et une provocation ».
JC Bévillard, FNE, interviewé sur Campagnes et Environnement, affirme : « Pour être sûrs d’interpeller, nous avons choisi de dire adieu aux images bucoliques et aux discours gentillets » Mais aussi : « Nous restons constructifs et pragmatiques ». La RATP a décidé de ne pas afficher 6 visuels sur 21. Voir le JDLE. FNE dénonce une « censure » sur ses affiches sur les algues vertes.
La SAF (Société des Agriculteurs de France) a publié une note critique s’interrogeant sur les raisons du « changement de registre » de FNE.
La gazette de l’ACTA fait part de nombreuses réactions venant du monde agricole.
La Coordination Rurale considère que « les environnementalistes dérapent »…
La Croix tente de donner une position équilibrée en donnant la parole à FNE dans « Agriculture, les questions qui fâchent » avec quelques affirmations quelque peu péremptoires ; par exemple, la multiplication des cancers chez les agriculteurs, ce qui est faux. Mais aussi aux témoignages donnant la réalité de terrain : « Les agriculteurs assurent qu’ils ont changé » donne la parole à plusieurs agriculteurs, dont P Diot, producteur de tomates. « Dans la Meuse, un oiseau met tout le monde d’accord » décrit une expérience de collaboration intelligente entre une association environnementaliste et des agriculteurs.
Aujourd’hui : le WWF met en ligne 3 films autour du thème « Agriculture industrielle : le sacrifice de l’eau ». L’un de ces films, « Eure et Loir : du poison dans l’eau », dénonce l’utilisation de pesticides. Ce film est bien d’abord un outil de propagande et non pas d’information équilibrée, ce qu’il prétend être : rien sur la biodégradation dans les sols, normes considérées comme étant des normes de sécurité sanitaire, rien sur les pratiques des producteurs pour protéger l’environnement, etc. Les 2 autres films : « Gers : un maïs arrosé d’argent public » et « Bretagne : le raz de marée des algues vertes ».
Demain : « Notre poison quotidien », film de MM Robin (MMR), sera diffusé le 15 mars sur Arte (voir LesInfos1101). Il est étrangement ressemblant au reportage d’I Saporta. Sur son blog, et dans une interview vidéo de présentation de son film (voir les 5 parties !), MMR entre dans le détail de son argumentation toute de défiance et de remise en cause non seulement des firmes, des scientifiques ou des agences officielles d’évaluation, mais aussi des sciences en général. La moindre trace de quelque résidu que ce soit est, pour elle, un enfer. Et comme les laboratoires sont de plus en plus efficaces, tout devient infernal… Elle n’évoque bien sûr jamais les bénéfices de la protection des plantes (protection intégrée, qui ne se résume pas à l’emploi de pesticides).
Alerte Environnement évoque quelques perles de MMR dans l’émission Mots croisés du 21 février sur France2
A lire : L’écologie en bas de chez moi, Iegor Gran, Ed P.O.L
Dans son blog, L Berthod fait l’éloge de ce livre qui « avec verve et humour, traite de l’omniprésence de la nouvelle religion écologiste, de la morale qu’elle prétend nous imposer, de l’exploitation commerciale sans vergogne qui en est faite. Il nous conte les démêlés de l’auteur avec ses voisins d’immeuble auxquels elle conduit et le délitement d’une vieille amitié que provoque la mal-pensance de l’hérétique. »
I Gran a été l’auteur, dans Libération, d’un article très critique sur le film Home de Y Arthus-Bertrand.