Les Infos 11-08 du 08 mai 2011
Protection intégrée contre les maladies fongiques (CSLFLF à l’Assemblée Nationale)
J Remiller, président du groupe Fruits et légumes de l’Assemblée Nationale a invité le Collectif Sauvons les fruits et légumes de France (CSLFLF) à présenter son point de vue sur la protection intégrée des cultures contre les maladies fongiques des plantes. Voir présentations de M Pitrat, INRA et de JF Proust, ForumPhyto
La complémentarité des moyens « conventionnels » et « alternatifs » a été au centre des débats.
Les médias professionnels ont rendu compte de cette réunion. Voir La France Agricole et AgraPresse
A l’occasion de cette réunion, et sous le titre « Baisse des phytos-Un équilibre difficile à trouver », TV Agri met en ligne une interview vidéo de JF Proust, ForumPhyto, centrée sur les objectifs du Grenelle : « (En matière de protection phytosanitaire) il ne faut pas opposer les solutions. Il faut les considérer comme complémentaires. (…) L’essentiel est d’avoir la réduction du risque et l’augmentation des bénéfices de la protection phytosanitaire prise globalement. Pour cela, il faut raisonner de façon intégrée, c’est-à-dire en utilisant tous les moyens »
« Déontologie et transparence au programme de l’ANSES » (Le Figaro)
Cet article du Figaro.fr aurait pu être titré : « Déontologie, transparence : Pas si simple ! » M Mortureux, Directeur de l’ANSES, observe : « On vit dans un monde paradoxal : on chasse tout lien d’intérêt alors même que l’on favorise les partenariats public-privé, en en faisant même un gage de compétence » C’est une façon polie de dénoncer la démagogie des vives attaques dont l’ANSES est l’objet… La seule issue est bien pourtant selon lui de « renforcer les liens avec les acteurs de la société civile (associations, syndicats) : Il faut s’exposer aux débats »
Autorisation du purin d’ortie… et critiques de certaines ONG
Le gouvernement a publié un arrêté autorisant la commercialisation de purin d’ortie, avec en annexe une recette de fabrication. De plus, une note de service publiée le même jour « contient la liste indicative et évolutive des éléments naturels à partir desquels sont susceptibles d’être déposées des demandes d’autorisation de mise sur le marché de préparations naturelles peu préoccupantes à usage phytopharmaceutique. »
Cet arrêté et cette note sont vivement critiqués par les Amis de l’Ortie pour qui « cette liste n’inclut pas toutes les plantes les plus travaillées », par la Confédération Paysanne pour qui « le ministère va essayer de démobiliser ceux qui se battent » et par l’Aspro pour qui le produit officiellement autorisé est « une piquette d’ortie complètement inefficace » et impossible à fabriquer de façon artisanale… Voir Le Monde,
« Du poison dans nos assiettes »… ou dans nos médias ? (suite)
Dans une déclaration vidéo mise en ligne sur OGMs.be, Erik Orsenna s’insurge : « Qui va nous faire croire que les paysans sont des empoisonneurs et des assassins ? C’est insupportable parce que c’est malhonnête ».
Sous le titre « ARTE, le naufrage culturel », M Kuntz, CNRS, effectue un « retour sur les « Chefs-d’œuvre » de Marie-Monique Robin » et explique comment Arte « cherche son public dans ce que notre époque peut produire télévisuellement de pire : le triomphe de l’indigence culturelle alliée à la roublardise commerciale (en l’occurrence celle des marchands de peur) ». M Kuntz fait également un détournement humoristique / sarcastique de l’affiche du film de MMR : « Mon poison Quotidien »
Le Professeur JF Narbonne, expert auprès de l’ANSES (agence française de sécurité des aliments), interviewé par Agriculture et Environnement, dans le numéro d’Avril 2011, fait une analyse sévère de Notre poison quotidien de MM Robin. Il l’accuse en particulier d’ignorer sciemment tout le travail des agences de sécurité européennes et françaises depuis plus de 10 ans : Perturbateurs endocriniens, effet dit « coktail », approches dites « MOE » et « MOBB » comme compléments à la DJA, etc.
De plus, selon lui, « On peut considérer que la période pendant laquelle les agriculteurs et les consommateurs ont été le plus exposés – celle des Trente glorieuses et des années qui ont suivi – est derrière nous. Aujourd’hui, on est plutôt confronté au problème de l’absence de matières actives ».
Voir également LesInfos1105 et FlashInfosMMRobin.
Stratégies Ecophyto 2018 de quelques firmes phytos (Terre-Net Media)
Interviews de Y Fichet, Monsanto, et de L Péron, Syngenta, sur les objectifs du Grenelle de réduction de l’utilisation des phytos. Ils insistent sur la nécessité de centrer les efforts sur la réduction du risque, les pratiques, etc., plutôt que sur la réduction des volumes et appuient leurs propos de détails concrets.
Venir à bout des mouches de légumes sans pesticides ? (Cirad)
Le CIRAD (Centre de recherche agronomique pour le développement) « prépare la sortie » de « Gamour » (Gestion Agroécologique des MOUches à la Réunion). S’inspirant d’un programme hawaïen précédent, le projet « Gamour » vise à rechercher et à promouvoir des pratiques destinées à réduire la pression parasitaire des mouches des légumes et à favoriser les populations de parasitoïdes.
En 4 épisodes (Lire les premiers épisodes 1, 2, 3), le Journal de l’Environnement rend compte de cette recherche. «L’agro-écologie, ce n’est pas de l’agriculture bio » précise JP Deguine, Chambre d’Agriculture de la Réunion, même si des producteurs bios sont impliqués dans la démarche. Exemple de moyen original : « l’augmentorium » est une tente hermétique pour les mouches des légumes, mais qui laisse passer les parasitoïdes, plus petits. En y enfermant les légumes piqués, on augmente les populations de parasitoïdes dans l’environnement…
« L’Inde accepte enfin l’interdictionde l’Endosulfan » (JDLE)
Sous ce titre, Le Journal de l’Environnement (JDLE) mentionne ce changement de position de l’Inde qui semble suivre les pays développés dans leur volonté de bannir l’Endosulfan à l’échelle internationale. Toutefois, d’une part la Chine et l’Ouganda veulent continuer à utiliser cette matière active, et, d’autre part, compte-tenu des possibilités « d’exemption », « l’interdiction totale ne devrait donc être effective que dans 11 ans ».
« Espagne : les LMR de pesticides largement respectées » (Croc’Info)
Reprenant une information de Vigial, Croc’Info rapporte l’étude de l’Agence Espagnole de sécurité des aliments (AESAN) sur les résidus dans l’alimentation des espagnols. Seuls 23 échantillons (de fruits et légumes) sur 1568 prélèvements (dont 961 de fruits et légumes) dépassent les limites légales.
Colloque « réduction de l’emploi des pesticides » (Confédération Paysanne)
La Confédération Paysanne a publié les actes de son colloque « réduction de l’emploi des pesticides » qui s’est tenu fin novembre 2010 et tout à fait dans la ligne du Grenelle de l’Environnement en stigmatisant indistinctement les pesticides et en prônant la réduction des volumes utilisés et non pas la réduction du risque.
Pesticides et QI…
De nombreux médias (par exemple Greenzer.fr, MonJournal, Yahoo! actualités) se font l’écho de trois études américaines qui montreraient que « l’exposition d’une femme enceinte aux pesticides pourrait diminuer les capacités intellectuelles de l’enfant qu’elle porte. »
Dans « des militants anti-pesticides exploitent les enfants pauvres » (in English), Junk Science, cité par la gazette de l’ACTA 17/2011 du 28 avril montre que ces 3 études présentent des données faussées. Par exemple : différences mentionnées non significatives, autres différences non-prises en compte et pourtant essentielles (niveau socio-économique…), absence de mécanisme plausible aux niveaux de résidus constatés.
De plus, la concomitance de publication de ces trois études, paraissant juste avant le « jour de la Terre » et impliquant des « militants-chercheurs » bien connus, laisse présager un objectif plus médiatique que scientifique.
Pour CropLife America (Union US des Industries phytos), il est normal et bon de faire des études épidémiologiques sérieuses, « malheureusement les études en question ne sont pas convaincantes du fait de définitions incomplètes, de données vieilles de 10 ans et de facteurs extérieurs additionnels »
Les effets des insecticides sur les abeilles (in English, BBC Radio4)
Les néo-nicotinoïdes sont une famille d’insecticides (Confidor, Cruiser,…) contestés par certaines ONG pour leur contribution supposée au syndrome d’effondrement des ruches. Pesticide Information publie la retranscription d’un débat organisé par la BBC Radio4 (in English) à propos d’une étude scientifique qui montre que les effets des néo-nicotinoïdes sont moindres qu’estimé auparavant et que leur usage est préférable à celui d’insecticides plus anciens.
Pour sourire : Comment je m’empoisonne en finançant l’industrie du tabac
Dans son article« ARTE, le naufrage culturel », M Kuntz, CNRS, a « détourné » l’affiche du film de Marie-Monique Robin, avec ce dessin : « Comment je m’empoisonne tout en finançant l’industrie du tabac »