Bactérie Escherichia Coli EH (ECEH) (suite)
Les autorités sanitaires, les professionnels de la filière alimentaire, les médias et l’ensemble de la société commencent à tirer les leçons de cette crise sanitaire que nous avons déjà évoquée dans LesInfos1110 et Flash ECEH. Les conséquences économiques de cette crise sur la filière sont extrêmement fortes malgré une certaine indemnisation des producteurs et l’annonce de la levée, encore confuse, de l’embargo russe.
Les liens ci-après nous semblent les plus éclairants sur les aspects sanitaires et médiatiques du dossier.
Agriculture et Environnement tire « Les premières leçons d’une crise » : 1) « le risque naturel microbien demeure le principal danger sanitaire – quoi qu’en pensent les pourfendeurs de la chimie et des pesticides ». 2) Il y a nécessité de « maintenir un très haut niveau d’hygiène » en particulier en agriculture bio 3) « la crise a réveillé de bien sinistres réflexes xénophobes », citant I Talès du Monde qui ironisait « Le concombre espagnol a moins d’amis que DSK »
Sous le titre « La bactérie tueuse et l’Opinion Publique », Libération donne la parole à deux biologistes du CNRS : « le silence sidérant consécutif à l’identification de l’infection dans la production d’une ferme biologique évoque irrésistiblement la crainte de contribuer à un débat considéré aujourd’hui comme politiquement incorrect (…) l’actualité nous offre – peut-être – la possibilité (…) d’entendre que le « risque 0 » n’existe pas »
Madeleine Ferrières, historienne de l’alimentation, dans Le Point, rappelle que « La peur de mourir empoisonné est chevillée à l’estomac des hommes depuis toujours« . On ne peut que conseiller de nouveau de lire son livre Histoire des peurs alimentaires du Moyen-âge à l’aube du XX° siècle, que nous avions déjà mentionné, maintenant disponible en livre de poche.
Dans « L’agriculture biologique, des soupçons mais pas de preuves », Le Monde tente de relativiser le risque propre (mais maîtrisable) de contamination microbiologique en agriculture bio : les pratiques « sont aujourd’hui très encadrées ».
Il peut être utile de lire les Conseils simples du Ministère de la Santé pour réduire les risques d’intoxications alimentaires, en particulier par E. Col et la recommandation des autorités sanitaires françaises de ne pas consommer de graines germées crues suite à la contamination constatée à Bordeaux.
D Dyer, de UK Crop Protection Association conseille, dans New Scientist d’utiliser l’irradiation en bio pour « tuer tous les germes connus » (in English) : « Je crois que la filière bio doit mettre de côté sa suspicion et son manque de confiance envers la science de l’alimentation et regarder comment elle peut introduire de nouveau moyens permettant de réduire le risque de futures toxi-infections alimentaires »
Enfin, pour ceux qui veulent des informations précises, K Ammann d’Ask Force, a compilé de nombreux liens scientifiques (in English), dont certains quelque peu ardus.