« Perturbateurs endocriniens, le temps de la précaution », Rapport parlementaire.
Dans un communiqué de presse, l’OPECST (Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques) annonce la publication d’un rapport de G Barbier, intitulé « Perturbateurs endocriniens, le temps de la précaution ». Voir le rapport complet.
Dans ce rapport, par une formulation très « politique », G Barbier fait état de toutes les positions. La précaution qu’il promeut n’est pas le fruit du catastrophisme, mais plutôt celui de la volonté de ne pas froisser les opinions diverses. D’une certaine façon, il fait un tour complet de la question.
Mais il centre son analyse uniquement sur les perturbateurs ciblés habituellement par les ONG, dont bien sûr les « pesticides ». A l’opposé, il n’évoque les perturbateurs naturels (dans l’alimentation) ou médicamenteux (contraceptifs et autres perturbateurs intentionnels) que très rapidement, et sans en tirer de conseils d’action.
Il est une idée reçue, fausse et très répandu : ce qui est naturel serait bon, et ce qui est artificiel, mauvais. En instruisant le dossier de façon aussi déséquilibrée, en entretenant une quasi-égalité de plan entre avis d’experts et avis des « profanes », sans être lui-même catastrophiste, G Barbier, entretient de fait cette idée reçue et fausse.
Pire le rapport fait la part belle aux « semeurs d’alerte », censés représenter cet avis des profanes, On est en plein dans la logique de la science parallèle dénoncée par A Weck
Tout ceci l’amène à soutenir que la simple « présence » d’un perturbateur pourrait faire toxicité, indépendamment de la dose. Pourtant, s’il est vrai, dans certains cas, que des perturbateurs endocriniens (y compris naturels) peuvent être actifs, voire toxiques, à très faible dose, cela n’invalide pas pour autant la thèse de Paracelse : « seule la dose fait le poison ». Contrairement à ce qu’annonce le rapport, il y a bien, dans TOUS les cas, un seuil en dessous duquel il n’y a pas de toxicité. La question est de déterminer lequel. Ce qui demande des efforts scientifiques qui n’ont pas grand-chose à voir avec le principe de précaution….
La presse rend compte largement de ce rapport. Voir par exemple le Journal de l’Environnement (JDLE) et France Soir.
MM Robin salue le rapport en l’interprétant comme défendant unilatéralement ses thèses alarmistes. Elle en extrait les passages qui vont dans ce sens. Les réactions des internautes sur son site sont beaucoup plus contrastées.
Pour aller plus loin, consulter : Enjeux autour des perturbateurs endocriniens