Paul Jamet, chercheur à l’INRA, co-auteur d’un livre sur les interactions pesticides/sol (voir présentation de Pesticide/soil interactions, Juan Cornejo et Paul Jamet, Inra éditions), est allé flâner « du côté du MDRGF », ONG anti-pesticides bien connue et a rapporté ses impressions à la gazette de l’ACTA.
Il fait le constat des approximations de langage, mais surtout d’un « débat manichéen sans nuances ! », d’informations obsolètes, etc.
Sa conclusion : « Critiquer c’est utile, encore faut-il que cela soit fait avec discernement, avec honnêteté, etc.
S’informer reste une nécessité mais encore faut-il quitter ses œillères et éloigner ses préjugés et convictions avant de la faire. Tels sont les bases du comportement scientifique. »
Les producteurs ne sont pas les seuls à s’apercevoir du décalage entre les accusations dont ils font l’objet et les faits…
Extrait de la Gazette de l’ACTA du 25 août 2011
Du côté du MDRGF
Intrigué, je suis allé faire un tour sur le site MDRGF ! Bigre… Il y a encore du travail à faire pour rendre l’information compréhensible !
Exemples :
Dans le dossier Pesticides, je lis :
1. Les risques pour la santé des OGM
http://www.mdrgf.org/61.OGMsante.html
Fichtre, je veux bien croire que les pesticides, les herbicides en particulier, présentent des risques pour la santé des OGM !
Bref, MDRGF, ce n’est pas non plus le mouvement des radicaux pour la garantie du français !
Pour le reste, on retombe dans le débat manichéen sans nuances ! Le dossier s’ouvre par le DDT ! Aldrine et dieldrine sont interdits à la vente depuis le 2 octobre 1972. Le DDT a été autorisé contre la pyrale du maïs jusqu’en 1976, sauf erreur.
Si la France est le plus gros consommateur de pesticides, il serait honnête de dire que c’est parce qu’elle a l’agriculture la plus importante de l’UE et qu’elle est un grand pays viticole ! En Suède on utilise des herbicides et des fongicides, en Espagne des herbicides et des insecticides principalement. En France, on utilise toutes les catégories de produits phytosanitaires vu que nous avons une grande diversité de nos productions agricoles.
4. Où en sommes-nous avec REACH?
REACH – enRegistrement, Evaluation et Autorisation des substances CHimiques.
http://www.mdrgf.org/74.chim.html
Le dossier a 5 ans de retard ! Ce n’est pas sérieux. Aucune référence à ECHA (Agence européenne des produits chimiques)
http://echa.europa.eu/home_fr.asp
Des gros efforts ont été faits particulièrement envers les PME qui, plus que les grands groupes si souvent incriminés, jouent un rôle très important dans l’économie de l’Union européenne en particulier pour l’emploi.
http://echa.europa.eu/sme_fr.asp
Voilà. Critiquer c’est utile, encore faut-il que cela soit fait avec discernement, avec honnêteté, etc.
S’informer reste une nécessité mais encore faut-il quitter ses œillères et éloigner ses préjugés et convictions avant de la faire. Tels sont les bases du comportement scientifique.
Bel été ! Avec mes amitiés.
Contact : Paul JAMET
Mél : paul.jamet(a)jouy.inra.fr