A l’issue du dernier Comité National Opérationnel et de suivi (CNOS) du programme Ecophyto2018, le ministère a annoncé le lancement d’une campagne de communication autour d’Ecophyto 2018 pour mobiliser les producteurs.
Le ministère axe uniquement sur les volumes utilisés et souligne : « Si l’on constate une baisse de 87 % de l’utilisation des substances les plus toxiques, le recours aux pesticides est stable entre 2008-2010 »
Voir la page de lancement de la campagne par le Ministère de l’agriculture
Plus encore, oralement, le ministre s’est dit « pas satisfait » par la mobilisation des producteurs. Voir la vidéo du discours de B Le Maire.
Ce discours a été repris par de nombreux titres de presse, sur le thème « Réduction des pesticides : les agriculteurs et les industriels sont à la traîne (Bio Addict) »
Certains articles de presse reprennent les mêmes chiffres avec une présentation plus équilibrée … et plus proche de la réalité. Voir par exemple le Figaro qui titre : « agriculture, l’usage des produits chimiques recule »
Deux points de fond doivent être mentionnés :
– Le ministère fait une présentation sous-estimée de la mobilisation des producteurs et de l’ensemble de la filière.
– Se focaliser uniquement sur la réduction des volumes utilisés peut être contre-productif. L’objectif de réduction des risques est légitime et devrait être la priorité. En l’omettant, le ministère se trouve immanquablement devant un problème insurmontable.
Pourtant, l’engagement des producteurs est largement perceptible : succès des stages certiphyto, contrôle technique des pulvérisateurs, engagements vers des méthodes complémentaires (lorsqu’elles sont efficaces et que l’administration n’en empêche pas l’adoption…), etc.
C’est ce que souligne le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France dans un communiqué de presse : « Bruno Le Maire passe sous silence les résultats obtenus par la profession sur la question des pesticides ». Le CSLFLFajoute « Les producteurs français de fruits et légumes peuvent trouver (dans la maîtrise de la protection phytosanitaire) une fierté même s’ils savent qu’ils peuvent toujours “faire mieux”. Et ils sont pleinement engagés aujourd’hui dans toutes les démarches qui permettent de réduire les risques de la protection phytosanitaire. L’indicateur de baisse de volume des produits phytosanitaires doit donc absolument être complété par celui de la gestion du risque pour refléter parfaitement la réalité. »
Voir l’intégralité du communiqué du CSLFLF.