Sous ce titre (sans point d’interrogation) et s’appuyant sur une étude réalisée par le Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ) (in English) publiée dans la revue Ecological Applications, Santélog écrit : « Plus l’utilisation d’insecticides sera importante, plus il fera chaud et plus les insectes se reproduiront et plus l’utilisation d’insecticides sera importante ».
Comment l’utilisation d’insecticides pourrait contribuer au réchauffement climatique demanderait pour le moins une explication détaillée ! En revanche, tout agronome peut comprendre la 2° partie de ce cycle infernal : plus il fait chaud, plus il y a d’insectes et donc de raison a priori d’utiliser des insecticides. Et encore, cette causalité n’est pas une fatalité…
La recherche d’UFZ est une prospective sur le risque de pollution accrue des cours d’eau aux insecticides sur le long terme (année 2090), dans beaucoup de régions d’Europe, et surtout Scandinavie, Baltique et Europe Centrale. UFZ verse dans le catastrophisme en ne supposant pas d’évolution positive scientifique, phytosanitaire ou agronomique notable à l’horizon 2090. UFZ oublie également de mentionner que les problèmes principaux de pollution environnementale sont plutôt liés aux herbicides.
Les chercheurs préconisent la réduction de l’utilisation des pesticides et, plus approprié, des pratiques de simple bon sens et d’ailleurs déjà largement appliqués dans la plupart des pays européens : bandes enherbées et zones non traitées.
Il est à noter que la réduction de l’utilisation des pesticides en volume n’a aucune incidence en soi sur la pollution des cours d’eau. Par contre d’autres mesures pourraient être fort utiles : généralisation des buses anti-dérives, réseaux de surveillance parcellaire, développement de la protection intégrée (incluant les « pesticides », les moyens biologiques, agronomiques, etc.), etc.
L’étude d’UFZ utilise une certaine dose de catastrophisme pour sensibiliser ses lecteurs à l’importance de l’enjeu. Ma mécanique médiatique fait que l’article de Santélog force encore le trait.
Euractiv rend également compte de cette étude en titrant « La pollution par les pesticides va empirer », avec un contenu toutefois plus équilibré.