Phyto-Victimes, organisation lancée et portée par Générations Futures (GF), veut faire le buzz en utilisant la réputation du Salon de l’Agriculture. Ils ont donc organisé un show bien préparé en mobilisant une quinzaine de militants le 27 février 2012 au matin sur le stand de l’UIPP.
Voir le site de Phyto-Victimes et celui de Générations Futures sur cette action.
Phyto-Victimes avait bien organisé le buzz médiatique. La presse rend compte de l’action.
Par exemple : La France Agricole, Le Monde.fr, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, etc.
La plupart des titres reprennent les propos de JC Bocquet, directeur général de l’UIPP (Union des industries de la protection des plantes.) qui souligne :
« Par nature tout produit peut être dangereux […]. Il faut réagir au cas par cas »
et « 75 % des produits qui étaient disponibles dans les années 1990 ne sont plus aujourd’hui sur le marché »
« Nous sommes venus à visage découvert » déclare Paul François. Sentant probablement que leur discours ne porte pas autant qu’ils le souhaiteraient, ces organisations veulent nous faire croire que « Du courage il en faut en effet pour oser témoigner alors que l’ensemble du système agro-industriel fait régner l’omerta sur ce sujet depuis un demi-siècle ! »
Pour accréditer leur discours, ces organisations accusent :
– les firmes qui « nient la dangerosité des leurs produits en minimisant les risques et en faisant porter la responsabilité d’éventuels accidents aux utilisateurs eux-mêmes »
– L’Etat qui « n’a pas su mettre en place un système d’évaluation des pesticides qui ne repose pas que sur des données fournies par les firmes elles-mêmes. »
– Le syndicat FNSEA, « aveuglé par le miroir aux alouettes de la course au rendement et à l’intensification »
Elles oublient tout simplement que personne ne nie les risques des produits phytosanitaires qui peuvent être dangereux s’ils sont mal utilisés, que c’est une agence indépendante d’évaluation, l’ANSES, qui évalue les risques et enfin que toute la filière est mobilisée pour l’application concrète des bonnes pratiques phytosanitaires, en particulier des points concernant la sécurité de l’applicateur.
Dans « Protection phytosanitaires et voisinage », nous citions OGMs.be, lié à l’AFIS (Association Française d’Information Scientifique) qui écrivait : « depuis des années, Générations Futures fait mine de soutenir les victimes des pesticides, avérées ou non, en leur fournissant avocats et aide juridique en échange de l’exploitation médiatique de leur souffrance. » Dans cette perspective, Phyto-Victimes n’est aujourd’hui qu’un maillon de l’action de Générations Futures.
Après le sondage de CSA pour FNE (France Nature Environnement), cette action de Phyto-Victimes constitue une nouvelle fois une utilisation du Salon de l’Agriculture par des organisations plus soucieuses en fait de leur autopromotion que de tout autre but.
On ne peut bien sûr que compatir avec des personnes qui ont eu à subir un accident, ou victimes de mauvaises pratiques phytosanitaires. Mais il ne faut pas se tromper d’objectif. Assurer la sécurité des applicateurs doit être une priorité. Pour cela, il faut poursuivre les efforts importants d’amélioration des produits et des matériels entrepris depuis plus de 40 ans. Il faut aussi développer encore et toujours la formation à l’utilisation et la prévention. Loin des effets de manche et de l’agitation médiatique, c’est la tâche que se donnent les producteurs et leurs responsables.