Dans son émission « Revu et Corrigé », la 5 a organisé un débat entre Paul François, Phyto-Victimes et Jean-Charles Bocquet, UIPP (firmes phytosanitaires), sur les risques liés à l’utilisation des pesticides pour les applicateurs. Voir l’émission en streaming ou télécharger l’émission (100MO). Ce débat fait suite à la manifestation organisée au Salon de l’Agriculture (voir « Phyto-Victimes fait son show au Salon de l’Agriculture« ) et à la condamnation de Monsanto dans le procès qui l’oppose à Paul François (Voir « Monsanto jugé coupable en première instance« ).
Sans réelle surprise, Paul François y souligne surtout les dangers des pesticides et demande l’interdiction de la publicité pour les pesticides et le retrait de pesticides sur la base de leur danger intrinsèque. Jean-Charles Bocquet souligne quant à lui l’utilité des produits phytosanitaires, qui peuvent être dangereux s’ils sont mal utilisés et si l’applicateur est mal protégé, et rappelle également les actions menées par la filière pour améliorer la sécurité de l’applicateur : produits intrinsèquement de plus en plus sûrs, améliorations matérielles, formation des applicateurs, etc.
Mais le débat ne se limite pas loin de là à ces positions attendues. On y voit par exemple Paul François affirmer la nécessité d’une « discussion entre les fabricants, les utilisateurs et, au sens large du terme, les consommateurs » et dire clairement, à propos de l’objectif de réduction de 50% fixé par Ecophyto 2018 : « les volumes ne m’intéressent pas. »
On y voit aussi Jean-Charles Bocquet proposer de « travailler ensemble (avec Phyto-Victimes) sur les aspects bonnes pratiques, et voir comment on peut informer différemment sur les aspects publicité produit »
Ils sont tous les deux d’accord pour dire qu’il faut qu’on doit garder une « agriculture performante et moderne », que « l’agronomie doit passer avant la chimie et que la chimie doit venir après », « avec des produits les plus sains possibles » « en dernier ressort ».
Le débat est globalement équilibré et respectueux des positions des parties prenantes. C’est suffisamment rare pour être souligné. Et mérite le détour…