Sous ce titre, bien avant le 1° tour des présidentielles, Agriculture et Environnement (A&E) soutient que le Grenelle de l’Environnement a joué un rôle important dans les évolutions politiques de ces dernières années. En mettant le progrès scientifique au banc des accusés, il « a permis à l’écologie radicale de sortir de sa marginalité. » Les discours apocalyptiques en tout genre deviennent populaires, « les multinationales organisent sournoisement le contrôle du monde ; la science et l’industrie – de l’agriculture – souillent notre terre et contaminent nos sols. »
« Au final, la peur remplace la raison, la suspicion se substitue à la confiance et l’anti-parlementarisme s’installe. »
A&E conclut : « Parce qu’elle joue sur la peur, l’écologie politique est profondément populiste et réactionnaire. D’ailleurs, dans les années de l’après-guerre, les pionniers français de l’agriculture biologique étaient plus proches de Pierre Poujade (qui a lancé la carrière politique du père de Marine, en 1956) que de Léon Trotski. (…) Déjà, ils défendaient le petit paysan face aux multinationales. Déjà, ils fustigeaient l’agrochimie. Déjà, ils avaient peur du futur et dénonçaient les élites « corrompues », cherchant dans le repli national la voie du salut.
Il est donc tout naturel que le discours alarmiste sur la santé et l’environnement qui a suivi le Grenelle de l’environnement ait participé à ce climat national d’angoisse et de peur, qui fait le jeu du FN. Marine Le Pen, qui s’oppose aux OGM et à Monsanto, le sait pertinemment et en profite. D’où l’effondrement – en tout cas dans les sondages – des Verts… et la percée du bleu marine ! »
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Quel que soit l’avis technique, scientifique, économique, etc. que l’on a de l’agriculture bio, ses origines historiques et politiques sont un fait, dont il est utile d’avoir conscience pour mieux comprendre certains mécanismes politiques actuels.