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Le professeur Sultan se prend les pieds dans le tapis…

18 juin 2012

Sous le titre « Le mandarin, le distilbène, les pesticides et les médias », JD Flaysakier, journaliste médical sur France 2, dénonce « Des annonces tonitruantes qui relèvent plus du spectacle que de la science« . Souvent on blâme les médias :  » Certes, ajoute-t-il, la presse ne fait pas toujours son travail mais c’est plus simple de fustiger la presse que de s’en prendre à certains mandarins. »

Et il donne l’exemple du professeur Charles Sultan, connu pour son catastrophisme en matière de perturbation endocrinienne, et ayant donné une récente conférence de presse.

Certes la perturbation endocrinienne existe. Elle peut même opérer sur plusieurs générations.

 

Mais JD Flaysakier relève plusieurs anomalies dans l’exposé de C Sultan :

– En matière de Distilbène (un ancien médicament reconnu comme perturbateur endocrinien depuis de nombreuses années), C Sultan explique « qu’on était, à la troisième génération sur un risque multiplié par près de 50. »
Or la recherche sur laquelle il s’appuie concerne bien trop peu de cas pour en tirer quoique ce soit de significatif.  De plus, JD Flaysakier rectifie :   » en ce qui concerne la ‘découverte’ de l’effet transgénérationnel, là, ce n’est pas nouveau, c’est même bien établi depuis 2002. En 2007 des néerlandais ont même évalué le risque avec une magnitude de 3,5. On est un peu loin de 50 ! »

– De plus,C Sultan déclare que « cela montrait que les pesticides pouvaient faire la même chose ».

JD Flaysakier rétorque « Le DES (distilbène) n’est pas un pesticide, mais un produit hormonal capable de modifier certains équilibres. » Assimiler sans autre forme de procès, DES (Distilbène), pesticides ou bisphénol A dans un seul message n’est pas très sérieux.

JD Flaysakier de rajouter : « Il y a quelques années déjà, ce même universitaire avait déclaré dans la presse locale, reprise nationalement, qu’il voyait à sa consultation moult bébés mâles affublés de micropénis et moult bébés filles avec des développements poitrinaires anormalement importants. Là encore, il incriminait les pesticides. Ces données n’ont jamais été publiées dans la littérature scientifique. Etonnant de la part d’un universitaire. Elles n’ont pas, en outre, résisté à une révision faite par les épidémiologistes de l’INVS, l’institut de veille sanitaire. On a d’ailleurs oublié ce détail ! »

Et JD Flaysakier de conclure : « Face à ce créneau porteur (du catastrophisme, NDLR) dans lequel des personnes savent parfaitement s’engouffrer, il faut pouvoir faire la part des choses. Ce ne sont pas les journalistes qui y arriveront tous seuls, d’autant que certains sont plus militants qu’informateurs. Il faut que de temps en temps, celles et ceux qui détiennent une parcelle de la connaissance n’hésitent pas à la partager au risque de froisser certaines susceptibilités de notables. C’est aussi cela la démocratie sanitaire. »

La lecture de l’intégralité de l’article de JD Flaysakier vaut la peine (y compris la contribution de Wackes Seppi en fin page qui signale d’autres exploits de C Sultan)

Pour aller plus loin, voir « Références sur les perturbateurs endocriniens » sur ForumPhyto.