Ça fait le buzz : De nombreux médias en France et aux USA mentionnent cette étude de l’Université de Stanford (USA) publiée dans «Annals of internal medecine » (in English) et déclenchent de vives réactions dans les milieux environnementalistes.
Cette étude ne fait que confirmer des études sérieuses parues auparavant.
Par exemple, l’étude de l’AFSSA parue en juillet 2003 « Evaluation nutritionnelle et sanitaire des aliments issus de l’agriculture biologique« .
Ou encore l’étude de Dangour et al, « Nutritional quality of organic foods: a systematic review » (in English), publiée sur The American Journal of Clinical Nutrition en 2010.
Haro environnementaliste sur l’étude
Le Monde, fidèle à son parti pris maintenant traditionnel, se sent obligé de traduire en : « Les aliments bio moins nocifs mais pas plus nourrissants », alors que, sur ce plan, Le Monde signale que «
malgré des analyses approfondies de leur part [de la part des auteurs de l’étude], les différences observées ne sont pas significatives sur le plan clinique »
Beaucoup d’autres médias sensibles aux thèses ont mentionné cette étude et l’ont commenté de façon critique : Santé Médecine titre « Pierrick Bourgault (ingénieur en agriculture) : « L’étude de Stanford ne tient pas compte de l’intérêt global du bio » »
Bioforum Wallonie sur lesoir.be titre « L’alimentation bio pas meilleure pour la santé : « Simpliste et réducteur » »
Pour la FNAB (Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique), « AB et santé humaine : les produits bio bien sûr meilleurs ! »
En général, ces réactions tentent de mettre en avant l’argument selon lequel le bio serait meilleurs pour l’environnement. Sujet que l’étude n’aborde pas…
Halte à la polémique !
Quelques articles abordent la question de façon très différente, mais déclenchent aussi des réactions vives et pas toujours argumentées.
Marc Mennessier, sur Le Figaro, titre « Le bio n’est pas meilleur pour la santé », fait un article équilibré et déclenche une foule de réactions…
Sous le titre « Produits bio et santé, Une analyse américaine met en doute leurs avantages face aux produits conventionnels« , La France Agricole rend compte de l’étude également de façon équilibrée.
Sur Atlantico.fr, G Rivière-Wekstein titre « Alimentation : et si consommer bio ne changeait rien ? ». Il évoque surtout les racines historiques du bio : « Le mythe du « bon bio » prend ses racines dans les années 1920 et 1930, d’une part avec le développement des théories ésotériques de l’anthroposophe Rudolf Steiner sur l’agriculture biodynamique (et son concept de « forces cosmiques ») » et constate : « certes, aujourd’hui, plus aucun défenseur de l’agriculture biologique n’oserait mentionner en public sa croyance dans ces prétendues forces vitales. En revanche, les partisans du tout-bio ont développé une thématique anxiogène axée sur la présence sournoise d’éléments chimiques indésirables et dangereux dans la nourriture « moderne ». Ce faisant il allume instantanément un vif débat.
Sous le titre “Why the Controversy? Let’s Celebrate Our Choices Instead” (in English), SafeFruitsandVeggies.com, qui regroupe des producteurs conventionnels et bios aux USA, s’interroge : pourquoi la controverse ? Pour eux, au lieu d’en faire un nouveau sujet de polémique, nous devons célébrer la bonne nouvelle de cette étude, c’est que les fruits et légumes, conventionnels et bios sont sains et sûrs.
Notre société chercherait-elle absolument à diaboliser notre nourriture ? La polémique aux USA montre en effet que, là-bas comme ici, il est vraiment difficile d’aborder cette question de façon sereine…
Pour la filière fruits et légumes, il importe de ramener le débat à de justes proportions. La production bio correspond à un besoin de certains de nos contemporains, en particulier en matière de relation humaine entre le producteur et le consommateur et d’enracinement.
Mais la nourriture, conventionnelle comme bio, n’a jamais été aussi sûre qu’aujourd’hui.