L’AFIS (Association Française pour l’Information Scientifique) Paris Île-de-France a organisé une rencontre sur ce thème (Vidéo). Gérald Bronner, chercheur en sociologie à l’Université Paris-Diderot, et le Député Jean-Yves Le Déaut, premier vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) et co-auteur de « L’innovation à l’épreuve des peurs et des risques » (rapport parlementaire), y ont fait des exposés introductifs.
Pourquoi se méfie-t-on toujours des hommes de sciences ? Comment, d’une façon générale, des faits imaginaires ou inventés, voire franchement mensongers, arrivent-ils à se diffuser, à emporter l’adhésion des publics, à infléchir les décisions des politiques, en bref, à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons ? N’était-il pourtant pas raisonnable d’espérer qu’avec la libre circulation de l’information et l’augmentation du niveau d’étude, les sociétés démocratiques tendraient vers une forme de sagesse collective ? Comment nos représentants politiques « gèrent-ils » les peurs de leurs administrés ?
Cette vidéo est particulièrement intéressante concernant les mécanismes sociologiques et médiatiques qui font que les croyances ont « naturellement » tendance aujourd’hui à l’emporter sur la science. Et les moyens de contrecarrer cette tendance.
Les conférenciers ont en particulier pris la défense des experts, y compris contre les « communicants » des agences de sécurité sanitaire.
G Bronner dénonce la « volonté (de la part des agences) de communiquer pour réconcilier les agences avec l’opinion publique plutôt qu’avec l’intérêt général. »
Et pour JY Le Déaut : « Le citoyen ne remplacera jamais l’expert »
JY Le Déaut a également beaucoup insisté sur l’utilisation pernicieuse actuelle du principe de précaution par les marchands de peur et comme facteur de blocage de l’innovation.
Pour aller plus loin sur ce sujet : « A lire et à écouter : La démocratie des crédules, Gérald Bronner »