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OGM et pesticides : Les fuites en avant de Séralini et de Corinne Lepage

11 juin 2013

Gille-Eric Séralini, alias GES, en publiant son étude sur les rats et les OGM a indiscutablement réussi un coup médiatique. En revanche, il a été massivement désavoué par pratiquement toute la communauté scientifique et les agences compétentes sur le sujet.
Qu’importe : il s’appuie sur son succès pour dénoncer tous ses détracteurs, tous supposés être vendus aux firmes et à l’agriculture industrielle.

 

Citant Séralini sous le titre « le réseau mafieux des OGM », La Provence publie une interview, longue et éclairante, du « chevalier blanc aux rats difformes ».

Anton Suwalki, sur son blog Les imposteurs, fait une analyse détaillée et sarcastique de cette posture de Séralini. « L’escalade à laquelle se livre GES (…) va d’outrance en outrance : jeudi dernier, il inventait « le canard à l’insecticide ». 3 jours plus tard, il se livrait à une ahurissante diatribe dans La Provence.  Le point de non-retour semble atteint. »

Exemple : à la question de la Provence : « Mais ne travaillez-vous pas pour des entreprises comme Auchan ou Sevene Pharma ? »
G-E S. répond : « Je ne suis pas payé par ces entreprises, ces groupes, je teste leurs produits. Mon indépendance est totale. »

Ce qu’A Suwalki analyse pertinemment : « Le critère de l’ « indépendance totale » serait donc, aux yeux du professeur, le fait de ne pas être payé par… Ce qui est déjà fort discutable, puisque ces entreprises financent ses travaux. Pourtant, a-t-il mis en évidence, ne serait-ce que pour un seul individu, du « réseau maffieux », une rémunération par Monsanto qui affecterait son indépendance ? La réponse étant clairement non, on remarquera que GES applique une fois de plus un double standard.
Mais à propos, tout le monde se souvient un article du Figaro qui mentionnait que « le directeur [de Sevene Pharma] nous précise que le laboratoire de recherche de Caen (dirigé par le Pr Séralini, NDLR) a perçu deux fois en 2012 des rémunérations de prestations pour des conférences auprès des professionnels de santé, plus une rémunération en 2011 pour une formation de biochimie auprès de (ses) visiteurs médicaux ».
Une information que l’intéressé n’a pas songé à démentir lors de sa réponse incendiaire au journal. Un oubli ? » (mise en gras par nos soins).

Après avoir listé les incohérences et l’absence de consistance des arguments de GES, A Suwalki conclut : « Fluctuat nec mergitur, dit la célèbre devise. A l’évidence, notre célèbre professeur fluctue beaucoup, mais n’est pas loin de mergiturer! »
L’intégralité de l’article d’A Suwalki mérite lecture.

 

Corinne Lepage, la caution politique de Séralini,  fait également dans la fuite en avant. Appelant à la récente journée de mobilisation contre Monsanto par une tribune dans le Huffington Post, elle dénonce la « puissance » et la « capacité de nuire » de Monsanto. Et, conclut-elle : « Compte tenu de la complicité des uns et du laxisme des autres, le seul rempart contre ce cancer (au propre et au figuré) est la société civile. »

Ariane Beldi, une étudiante/doctorante en science de l’information, fait, sur son blog, une analyse détaillée de cette tribune. Elle renverse complètement le point de vue de Corinne Lepage, en démontrant la puissance qu’offre Internet aux « faibles militants anti-ogm » ; et surtout en démontrant à quel point ils en font un usage anti-science, anti-démocratique, utilisant les ressorts habituels de la théorie du complot, etc.
Et Ariane Beldi de conclure : « Cette tribune [de Corinne Lepage] concentre un nombre peu commun d’approximations, de désinformations et d’allégations parfaitement gratuites qui obligent à questionner les motivations de Mme Lepage, ainsi que de la plupart des militants anti-OGM qui suivent cette ligne. »

L’article d’Ariane Beldi vaut d’être lu pour la pertinence de son analyse de la mécanique médiatique, journalistique et politique de Corinne Lepage.