Sous ce titre, JF Cliche, blogueur scientifique canadien, part d’un « intéressant éditorial qui vient de paraître dans Nature Biotechnology au sujet des OGM. Intéressant, mais aussi frustrant. »
Pour JF Cliche, il ne suffit pas de démontrer scientifiquement la sécurité des aliments. C’est en fait sur le terrain politique que se joue la bataille. Or, « sur ce terrain, la bataille est profondément inégale, avantageant très nettement tout groupe qui est prêt à agiter le premier épouvantail venu »
« D’un côté, (…) Il est pratiquement impossible, en science ou en philosophie, de prouver qu’une chose (ici, un danger) n’existe pas. (…) De l’autre côté, les groupes d’intérêts, souvent écologistes, ont la tâche infiniment plus facile. Ils n’ont aucune preuve à faire. Leur but est de marquer des points sur le plan politique, et il leur suffit pour cela de semer un petit doute dans l’esprit d’un nombre minimum de gens. Et dans un contexte médiatique où l’inculture scientifique profonde règne parmi la population et les journalistes (qui l’affichent parfois avec une certaine fierté), il n’est pas difficile de semer un doute à grande échelle »
JF Cliche fait la même constatation que nombres d’observateurs scientifiques du débat public sur les OGM, les ondes, les pesticides « et autres faux débats que militants et médias maintiennent artificiellement en vie à l’encontre de consensus scientifiques clairs. »
Il y a un déséquilibre profond entre argumentation scientifique et rationnelle et argumentation politique basée sur le doute et la peur… Mais le rééquilibrage ne pourra se faire que par un long travail pour améliorer la culture scientifique des journalistes et du public. Pendant ce temps, ça fait des dégâts.