Divers, Veille sociétale

« Les acteurs structurés pour documenter les bénéfices font défaut » (Marc Mortureux, ANSES)

22 nov. 2013

Sous le titre « Sécurité alimentaire : une expertise quasi mondialisée », Agriculture et Environnement (A&E) publie une interview de Marc Mortureux, directeur de l’ANSES[1].

Marc Mortureux y explique :  « Parce qu’elle s’appuie sur une science et une communauté scientifique mondialisées, l’expertise scientifique est elle aussi mondialisée. D’autant plus que les échanges se sont multipliés grâce à la banalisation des voyages et à l’extrême performance des moyens de communication. En effet, la moindre information circule en temps réel, et aucune étude un tant soit peu sérieuse ne peut être ignorée. À l’inverse, l’une des difficultés consiste à valider la pertinence de l’information. »

Mais Marc Mortureux aborde un autre aspect intéressant en ces temps de préparation de la Loi d’Avenir Agricole.
A&E questionne « Grâce à l’excellent travail que mène l’Anses, précisément pour mettre en évidence le moindre risque, voire le moindre doute, n’y a-t-il pas danger de surévaluer le risque, voire de provoquer chez le consommateur l’exigence de cette fameuse société à risque zéro ? »
Marc Mortureux répond : « Notre rôle ne consiste pas seulement à lister les risques, mais aussi à les évaluer, les quantifier et les qualifier.[…] Après, les décisions ne sont pas nécessairement prises sur la seule base de cette évaluation des risques. D’autres critères peuvent être pris en compte. Et c’est toute la logique de la séparation entre l’Anses, en charge de l’évaluation des risques, et les pouvoirs publics, en charge de la gestion des risques. Mais vous avez raison de souligner qu’il peut exister des cas où les acteurs structurés pour documenter de façon aussi rigoureuse les bénéfices en fonction des types d’usage, font défaut. »

Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, devrait prendre la juste mesure de cette situation ; La Loi d’Avenir Agricole devrait maintenir la séparation entre évaluation et gestion des risques ; Et aider à la structuration de l’évaluation des bénéfices, par exemple de la protection phytosanitaire…



[1] Agence Nationale de Sécurité Sanitaire