Sous le titre « Quand Monsanto se met au bio, Paris s’inquiète », plusieurs médias reprennent les propos de Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, pour qui « Face aux géants de la chimie, il faut qu’on crée des géants du biocontrôle ».
Voir par exemple 20minutes ou Sciences et Avenir.
S Le Foll constate que « La France a un atout très fort sur le bio-contrôle » et veut le coordonner et le soutenir. On ne peut que s’en féliciter.
Mais il ajoute aussitôt sa crainte que des « groupes tels que Monsanto (…) avec une surface financière importante (…) viennent avaler ceux qui sont en train de créer des choses nouvelles ».
Cette petite pointe permet d’allumer l’alarmisme et la théorie du complot chers aux médias, qui s’empressent de citer un expert du secteur ayant requis l’anonymat « On a vu Monsanto racheter des sociétés pour les couler. Est-ce que la démarche de ces grands groupes est cosmétique ou véritable ? »
Cette attitude les empêche de voir l’essentiel : Les grands groupes investissent le secteur du biocontrôle tout simplement parce qu’ils savent que les produits de biocontrôle ont un avenir en complément des produits phytosanitaires conventionnels. Aujourd’hui, déjà, une part importante du chiffre d’affaires du biocontrôle en France est le fait des « géants de l’agrochimie », qui participent régulièrement à l’activité d’IBMA (association de l’industrie du biocontrôle)
Pas de face à face, pas de guerre… Les politiques et les médias seront-ils capables un jour de rendre compte de façon équilibrée et rationnelle de la vie économique ?