A l’occasion de l’Assemblée générale récente d’IBMA France (fabricants de produits de biocontrôle), les médias parlent des progrès du biocontrôle. C’est plutôt positif. A quelques nuances près.
De nombreux médias reprennent le communiqué de l’AFP et titrent : « Agriculture: face aux pesticides, le biocontrôle veut s’imposer » (par exemple Techniques de l’ingénieur, Libération ou L’Express).
L’article de l’AFP présente le secteur du biocontrôle étant constitué de « 26 acteurs, surtout des petites et moyennes entreprises, et trois grands groupes. » Outre que ces chiffres sont faux (il y a 36 adhérents à IBMA), la typologie-opposition entre PME et grands groupes n’a pas grande signification. Des grands groupes, mais aussi des moyens, sont aussi fabricants de « pesticides » conventionnels et ont parfois des participations dans les PME du biocontrôle.
De plus, pour les agriculteurs, le biocontrôle est incontestablement un moyen de protection des plantes à développer. Mais, comme développé lors de la table ronde qui a suivi l’AG d’IBMA, la protection intégrée des plantes c’est d’abord des moyens préventifs, agronomiques, mécaniques, utilisation d’auxiliaires naturels, etc. Les moyens de biocontrôle peuvent ensuite aider les agriculteurs, et ils les aideront de plus en plus, au fur et à mesure de l’amélioration des connaissances scientifiques et du développement des industries du biocontrôle. Mais ces moyens de biocontrôle et les pesticides conventionnels viennent en complément l’un de l’autre.
D’où qu’on prenne la question, dans les faits, le biocontrôle et les pesticides ne jouent pas face-à-face, mais bien côte-à-côte.
Il n’en reste pas moins que l’industrie du biocontrôle a des ambitions, qui sont légitimes. Ambitions qu’IBMA affiche à hauteur de 15% du marché des produits de lutte contre les bioagresseurs au niveau national à l’horizon 2018. Ambition alimentée par 15 à 20% de croissance chaque année.
IBMA compte chaque année plus d’adhérents et vient d’installer ses bureaux à Paris, où un secrétaire général permanent, Charles Vaury, vient d’être embauché. IBMA France a également obtenu un siège au comité de gouvernance du plan Ecophyto.