Sous ce titre, sur notre-planete.info, média à penchant environnementaliste, Jacques Estève, ancien dirigeant de l’Unité de biostatistique du Centre International de Recherche sur le Cancer et le Service de biostatistique du Centre Hospitalo-universitaire de Lyon, signe un article très pédagogique et qui tranche avec les dramatisations habituelles.
Extrait : « Ls connaissances actuelles sur le sujet nous indiquent que le plus grand bénéfice de la prévention sera obtenu en agissant sur la part de notre environnement qui est liée à notre comportement : tabac, alcool, exposition au soleil (et plus généralement au rayonnement ultra violet), alimentation, obésité, manque d’exercice physique, comportement sexuel (virus), etc. Les chercheurs ont bien sûr mis en évidence d’autres cancérogènes, mais le plus souvent, les personnes exposées à des doses reconnues comme dangereuses sont peu nombreuses et la prévention, qui consiste à diminuer les expositions des personnes concernées au niveau le plus faible possible, nécessite une action spécifique au sein des structures utilisant ces agents cancérogènes. Parmi ceux-ci figurent en effet des substances indispensables à notre bien-être et parfois à notre survie (médicaments, rayonnement ionisants, solvants, certains métaux, etc.) et la mise en place de la prévention résulte nécessairement de l’examen par des experts du rapport bénéfice/risque. J’ai parfaitement conscience que ce message n’est pas populaire mais il faut trouver un moyen de le rendre intelligible et acceptable. Il est indéniable que la société moderne crée régulièrement de nouvelles substances et de nouveaux procédés dont la toxicité n’est pas toujours correctement évaluée, et il est également vrai que les industriels, y compris les fabricants de médicaments, sont passés à coté de risques réels tout au long de notre histoire récente. Ces erreurs ne facilitent pas l’argumentation, et certains d’entre nous pensent que le « progrès » conduit à une société mortifère et tentent de se protéger en proposant de reconstruire un prétendu paradis perdu dans lequel aucun agent cancérogène n’existerait. Le doute des scientifiques confrontés à des études insuffisantes ou de faible niveau de preuve se heurte aux certitudes basées sur des rumeurs. Et le débat devient d’autant plus difficile que l’expertise scientifique est de plus en plus contestée. Il est néanmoins utile de rappeler ici quelques faits vérifiables qui peuvent conduire à une appréciation plus objective des dangers qu’imposent l’organisation de la société contemporaine et le mode de vie qui en résulte. »
Tout l’article abonde d’informations étayant cette affirmation qui tranche avec le discours convenu et habituel des marchands de peur.
La lecture de l’intégralité de l’article vaut la peine.