Sous ce titre (in English), Terry Daynard, agriculteur canadien et ancien professeur d’agronomie dans l’université de Guelph (Ontario), constate de fortes différences d’argumentation et d’attitude entre les producteurs bios et leurs défenseurs, principalement non agriculteurs. Et il en analyse les raisons.
A la conférence annuelle du bio à Guelph, T Daynard a été surpris de l’atmosphère très différente entre deux réunions ayant lieu en même temps et sur le même lieu.
Dans une pièce, il y avait des agriculteurs bios, leurs conseillers et leurs metteurs en marché. L’audience a écouté et débattu d’informations consistantes et intéressantes portant sur des problèmes pratiques : Les adventices (« mauvaises herbes », le plus gros problème), les maladies et insectes, la fertilité du sol, la mise en marché, le maintien de la qualité, etc.
Binage, désherbage thermique : la gestion des adventices est « un challenge quotidien ».
Grand écart entre la production et la demande : L’accroissement de la demande est principalement satisfaite par des importations de Chine ou d’Inde.
Dans l’autre pièce, il y avait les défenseurs de la bio. Les sujets abordés et les orateurs avaient un tout autre ton.
L’agriculture bio y est décrite comme sans pesticide, oubliant les pesticides bios tels que le sulfate de cuivre et la roténone (toujours autorisée en bio au Canada). « curieusement, quand les défenseurs du bio soulignent les liens entre pesticides et maladie de Parkinson (comme ils le font souvent), ils oublient de préciser que le pesticide ayant le plus fort lien est un pesticide bio »
Mais tout cela n’est rien à côté du venin dirigé contre les OGM. Les affirmations de Vandana Shiva, activiste indienne et Gilles-Eric Séralini, dont le travail sur des supposés liens entre OGM et tumeurs chez les rats sont cités comme parole d’évangile. « La démonisation de Monsanto est une composante obligatoire de chaque discours ».
T Daynard cite beaucoup d’autres choses étranges entendues dans cette assemblée
Sa conclusion : « Ces groupes font un beau travail de défense de l’agriculture bio, mal orienté et agressif, tout en négligeant les problèmes réels rencontrés par les producteurs. Les agriculteurs bio ont besoin de mieux et méritent mieux. »