Sous ce titre, l’INRA publie un dossier complet sur l’agriculture de conservation : son origine, sa définition ambigüe, ses principes, ses avantages, ses difficultés, et ses perspectives.
Officiellement définie par la FAO en 2001, au départ pour lutter contre l’érosion des sols, l’agriculture de conservation repose sur trois grands principes : couverture maximale des sols, absence de labour, rotations longues et diversifiées.
L’agriculture de conservation est donc cousine de l’agro-écologie et de l’intensification écologique de l’agriculture. « On obtient dans l’idéal un agroécosystème dans lequel les régulations écologiques permettent de diminuer l’artificialisation du milieu (intrants, travail du sol), mais cela suppose des changements profonds dans la conduite des systèmes de culture par rapport à l’agriculture conventionnelle. »
Comme pour l’agro-écologie, cela va jusqu’à une variante « militante » : « L’absence de labour en est la composante la plus emblématique, sous-tendue pour certains agriculteurs par un rejet de la rationalité technique et le désir de retrouver un lien avec la nature ».
Dans ce dossier, l’INRA explore surtout les aspects techniques, agronomiques, économiques et scientifiques d’une agriculture de conservation réaliste.
En réalité, « pour différentes raisons, historiques ou économiques, on observe souvent une application partielle de ces principes : le labour est remplacé par différents degrés de travail superficiel du sol, sans couverture permanente du sol ni allongement des rotations culturales. Ainsi, une grande diversité de systèmes, ayant en commun l’absence de retournement du sol par le labour, se rattache à l’agriculture de conservation : s’y côtoient des modèles de grandes cultures simplifiés associant semis direct et utilisation d’herbicides totaux, aussi bien que des systèmes très innovants comme le semis direct sous couvert pérenne (blé sur un couvert de luzerne, colza sur un couvert de trèfle etc.) »
L’agriculture de conservation ne va pas sans quelques difficultés. En particulier, se passer de labour n’est pas simple : La question essentielle est la maîtrise des adventices (mauvaises herbes). Le dossier y apporte différentes réponses, imparfaites mais pouvant être partiellement mises en œuvre et/ou adaptées, ou encore ouvrant des pistes de recherche.
- Introduction
- Le tripode de l’agriculture de conservation
- A l’origine, le problème de l’érosion
- Se passer de labour : pas si facile
- Un point critique : la gestion des adventices
- Des expérimentations de culture sans labour à l’Inra
- Le travail du sol impacte peu le stockage de carbone
- Un programme de recherche dédié : PEPITES
- Des résultats originaux : la décomposition des mulch
- Evaluation multicritère de systèmes en agriculture de conservation
- L’accompagnement de l’innovation en agriculture de conservation
- Des recherches sur chaque composante de l’agriculture de conservation
- Besoins de recherche