Agreste, le service statistique du ministère de l’agriculture, a publié « Enquête Pratiques phytosanitaires en arboriculture 2012 ». Le rapport permet de faire des comparaisons entre espèces et entre régions sur l’emploi de produits phytosanitaires.
Fongicides, insecticides, herbicides, etc. sont distingués, ce qui permet de se servir de ce document comme indicateur de la nature des différentes pressions parasitaires.
Le document explique clairement quelques facteurs explicatifs des importantes différences en nombre de traitements : espèce, longueur de la période de végétation, conditions climatiques, conditions pédo-climatiques et parasitaires régionales, etc.
Cependant :
– Rien sur la nature des produits employés : toxicité, biodégradabilité, spécificité par rapport aux auxiliaires, biocontrôle ou non, etc.
– Rien sur les doses. Par exemple, dans ce document, un traitement à ½ dose est considéré comme un traitement.
– Rien sur les autres techniques de protection des vergers : filet, mesures préventives (par exemple broyage des feuilles à l’automne), utilisation d’auxiliaires naturels, etc.
– Rien sur le processus de décision des producteurs pour déclencher un traitement
– Rien sur la qualité du traitement : protection de l’utilisateur, entretien des appareils, étalonnage, lutte contre la dérive, etc.
Bref, ce rapport, intéressant par certains aspects, souffre de tous les défauts habituels de la démarche Ecophyto : Il ne s’attache qu’à l’aspect quantitatif mesuré en nombre de traitements. Il omet tous les autres indicateurs possibles qui ont pourtant une incidence majeure en termes d’impact sur l’environnement et la santé humaine.
Cela ne permet pas de rendre compte de l’évolution réelle, ancienne, positive et massive, des pratiques phytosanitaires des producteurs.
Dommage.