Sous ce titre, Jacques Henry, ancien chercheur en biologie au CNRS, signe un petit article bien argumenté et avec une pointe de sarcasme. Il illustre son propos avec l’exemple du glyphosate.
« La chimiophobie est la peur des produits chimiques. Si vous demandez à une personne chimiophobe si elle a peur de l’oxyde de dihydrogène, de la phylloquinone ou du bicarbonate sodé elle vous répondra que ce sont des produits dangereux dont il vaut mieux se méfier. L’oxyde de dihydrogène a aussi un autre nom, c’est de l’eau ! Le bicarbonate sodé c’est ce qu’on appelle aussi la levure chimique, ça fait très peur, quant à la phylloquinone c’est un composé abondant dans la banane, pas de quoi fouetter un chaton. Les chimiophobes partent du principe que si le nom d’un composé chimique est difficile à prononcer celui-ci doit certainement être dangereux ! »
J Henry détaille le cas des herbicides et plus particulièrement celui du glyphosate (substance active du Roundup de Monsanto).
L’utilisation des herbicides est globalement une bonne chose pour l’environnement pour plusieurs raisons : « Aujourd’hui les herbicides modernes détruisent les adventices, certes, mais les racines de ces dernières plantes indésirables entrent en compétition directe avec les plantes vivrières restant dans le sol et stabilisent ainsi ce dernier tout en réduisant les émissions de CO2. L’agriculteur moderne laboure et herse moins souvent ses champs, consomme moins de carburant avec ses machines et préserve autant la qualité des eaux phréatiques que l’intégrité du sol. »
Le cas du glyphosate est intéressant parce qu’il existe à son propos de très nombreuses études scientifiques. Elles montrent toutes une très faible toxicité du glyphosate pour l’homme comme pour l’environnement.
Mais le plus inquiétant est quand les activistes chimiophobes ont l’écoute des pouvoirs publics : Cela « obligerait les agriculteurs à adopter des alternatives beaucoup plus toxiques pour l’environnement, les animaux et les hommes. Les conséquences seraient désastreuses pour l’ensemble de la planète. C’est la raison pour laquelle la vraie science objective et non dévoyée est si importante dans les prises de décision politiques. »