Sous forme d’une question au gouvernement wallon (Belgique), Laetitia Brogniez, une députée wallonne défend l’enrobage des semences de betteraves avec des néonicotinoïdes. Pour elle, « Le traitement des semences est une technologie moderne, précise, qui permet d’appliquer une dose minimum et ciblée pour être efficace. Il s’agit de semences enrobées de colle puissante qui empêche les insecticides de s’échapper sous forme de poussière. (…) Laetitia Brogniez est évidemment sensible au sort des abeilles et est bien consciente de la nécessité de certaines mesures de protection, néanmoins, dans ce cas précis, les betteraves n’attirent pas les abeilles… Une interdiction des néonicotinoïdes pour la culture betteravière entraînerait le recours aux traitements foliaires par des insecticides, soit un plus grand risque pour l’environnement et une efficacité moindre. »
La réponse du ministre wallon de l’environnement (voir ici) très anti-phytos contient l’élément suivant :
« Des informations que j’ai, y compris de grands militants antipesticides, c’est de dire qu’il vaut mieux laisser enrober les graines dans le cas de la betterave, sinon on va substituer à cela des traitements foliaires qui seront beaucoup plus lourds en matière active avec un impact sur les insectes et notamment les abeilles qui serait beaucoup plus important. Je pense – et la position française va aller sans doute dans ce sens – qu’il faut interdire les néonicotinoides pour tout ce qui est en pulvérisation. Pour ce qui est l’enrobage des graines, spécifiquement la betterave, je pense que cela reste la formule dans l’état actuel de ce qui est disponible sur le marché qui impacte moins les insectes.
(…) Effectivement, dès lors que la betterave ne fleurit pas et représente une culture non attractive pour les abeilles, une dérogation quant à l’interdiction semble possible. Je le répète, c’est la position que vient d’annoncer, même si elle n’est pas encore formalisée, le ministre Stéphane Le Foll en France.
Si, par la suite, d’autres acteurs me démontrent que l’interdiction de certains néonicotinoides pour des cas précis se révèle plus impactante sur l’environnement à cause d’alternatives autorisées plus nocives, il conviendra d’analyser ces cas de manière isolée. »
Affaire à suivre…