Sous le titre complet « La pomme empoisonnée d’Adeline T. Ou comment le consommateur se fait rouler à 60. », Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP (producteurs de Pommes), analyse en détail le numéro hors série consacré aux « aliments toxiques » de la revue 60 millions de consommateurs. « Sa une est à gerber : une tête de mort dans l’assiette » « Le marronnier des pesticides est de sortie. On sent le racolage et les grosses ficelles. »
Mais conscience professionnelle oblige, [D Sauvaitre s’est] bouché le nez et [a] quand même lu l’édito et « Pesticides, la bombe à retardement », l’article central »
Au total, dans l’article d’introduction, Adeline T ignore 20 ans d’analyses qui montrent que « A la louche, sur la moitié des échantillons, on ne trouve aucune trace. Sur l’autre moitié on détecte la présence de une à trois matières actives, mais quasiment toujours très en dessous de la LMR infinitésimale (Limite Maximale de Résidus) autorisée. Selon les années entre 1 et 3 % des échantillons peuvent avoir un résidu qui dépasse cette LMR. Compte tenu de la fréquence et de l’immense marge de sécurité prévue par les LMR on ne peut que constater que la qualité sanitaire des fruits au regard des résidus de pesticides est très bonne. »
D Sauvaitre nous épargne ses commentaires sur l’article en pages intérieures : « C’est tout à jeter. Le degré zéro de la littérature qui se puisse trouver sur le sujet. »
Mais il remarque surtout que « 60 » est édité par l’INC qui « est un établissement public à caractère industriel et commercial qui est sous la tutelle du ministre en charge de la consommation. » « Que ce soit de la sphère publique et de nos impôts que viennent les attaques les plus virulentes [lui] fait voir rouge »
Pour les producteurs « apprendre à être pédagogue et à bien communiquer » est une nécessité, mais c’est « d’autant plus difficile avec la pomme qu’elle est porteuse de deux images opposées. D’un côté la pomme qui consommée chaque jour éloigne le docteur. Et de l’autre la pomme responsable du paradis perdu et vectrice du poison pour Blanche neige. »
Pour ce qui concerne la revue « 60 », à l’heure où l’Etat doit faire des économies, D Sauvaitre propose de le vendre, « même pas cher. Ça peut intéresser un groupe de presse de caniveau. »