Tel est le titre d’un article (in English) de David Zaruk, sur son blog The Risk Monger, traduit en français par Wackes Seppi.
D Zaruk part d’un fait historique : « Pendant la Grande Peste de Londres (1665-1666), les autorités étaient convaincues que l’épidémie de peste bubonique était propagée par les chats. Comme les chats étaient alors considérés comme les symboles du mal et de la sorcellerie par les chefs religieux, la crise a créé l’occasion parfaite pour les zélotes de purger Londres de ce fléau félin. Les autorités locales n’avaient aucune preuve que les chats répandaient la peste, mais en vertu du principe de précaution, ils pouvaient être considérés dans un moment de panique comme vecteurs. Résister à la pression publique exercée par des fanatiques bruyants n’était pas politiquement opportun ; et, de toute manière, qui se serait préoccupé du sort de quelques milliers de chats jetés dans la Tamise ? En fait, les rats ont dû penser que c’était très bien, et comme la population de rats a explosé, il en fut de même, de toute évidence, pour la peste (propagée par les puces du rat). »
D Zaruk, même s’il approuve la précaution, « réaction humaine fondamentale », fait une analogie argumentée entre cet épisode historique et l’utilisation actuelle du principe de précaution par les « zélotes éco-religieux »
« Ils ont tué les abeilles » : La suspension sous pression environnementaliste des néonicotinoïdes par l’UE tue plus d’abeilles qu’elle n’en protège.
« Ils ont tué le sperme », en « donnant libre cours à leur alarmisme superstitieux qui veut que les produits chimiques fabriqués par l’homme sont intrinsèquement mauvais ». « Très peu de produits de protection des cultures recevront le feu vert, suspectés qu’ils seront d’être des perturbateurs endocriniens potentiels (à très faibles doses) ; donc, une fois que ces zélotes auront réussi à pousser la plupart des produits hors du marché, les agriculteurs seront obligés de revenir à des pratiques agricoles moyenâgeuses. Une victoire dont les écologistes peuvent être fiers. » Alors que « La réalité est que s’il y avait une crise de la perturbation endocrinienne, la source du problème serait beaucoup plus vraisemblablement notre forte exposition aux perturbateurs endocriniens naturels de produits comme le soja et le café, et non l’exposition à faible dose aux molécules de synthèse bien testées. »
« Ils ont tué les semences », en détruisant « des essais en plein champ du Riz Doré », enrichi en vitamine A. Alors que « La carence en vitamine A est une maladie grave qui provoque environ 500.000 cas de cécité et 250.000 décès par an, principalement chez les enfants pauvres dans les pays en développement. »
Chacun de ces points est développé, illustré et argumenté.
La conclusion de David Zaruk :
« Nous vivons à une époque guère plus éclairée qu’à Londres dans les années 1660. La science n’a pas voix au chapitre, la rationalité est facultative dans les débats politiques, et la peur et la panique sont propagées par des militants parlant fort et se croyant investis d’une grande mission. […] Les zélotes religieux font campagne à Bruxelles pour éliminer plus de chats, sans égards pour les conséquences tragiques.
Les dirigeants qui ont tué les chats pendant la Grande Peste ne se sont pas jetés dans la Tamise lorsque les pertes humaines se sont accélérées. Mais je serais vraiment heureux de jeter quelques zélotes d’aujourd’hui dans la Senne, le cloaque médiéval puant, infesté de rats, qui traverse Bruxelles. »