Le 8 mars 2016, la commission du développement durable de l’Assemblée Nationale a adopté un amendement dans le cadre de la loi biodiversité visant à une interdiction française de toute utilisation de néonicotinoïdes, sans discernement. Cette prise de position fait suite à une pression médiatique et environnementaliste sans précédent, et à la proposition soutenue par la nouvellement nommée – Secrétaire d’Etat à la biodiversité – Barbara Pompili, en totale contradiction avec la position officielle du gouvernement sur le sujet.
La discussion et le vote en séance plénière doivent intervenir entre le 14 et le 16 mars 2016.
Une interdiction unilatérale française serait irresponsable à plusieurs points de vue :
– Elle serait en contradiction avec les droits européen et national et court-circuiterait les procédures normales d’évaluation et de décision par des agences indépendantes.
– Une telle interdiction raviverait les distorsions de concurrence à l’intérieur de l’Union Européenne.
– Elle serait contre-productive pour la protection même des abeilles, pollinisateurs et auxiliaires biologiques.
GEFEL, Association des Associations d’Organisations de Producteurs de Fruits et Légumes, a envoyé une lettre ouverte aux députés « s’étonnant » que « les politiques, sous le coup de l’émotion et des pressions médiatiques incessantes, se substituent à la rigueur scientifique de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), dont ils ont eux-mêmes souhaité voir renforcer l’indépendance, en lui confiant en plus de l’évaluation, la délivrance des autorisations de mise sur le marché des spécialités phytosanitaires. » Leur conclusion : « votre vote aura des conséquences capitales pour l’avenir de la filière fruits et légumes française. Nous comptons sur vous pour prendre la meilleure décision pour l’avenir de notre filière. »
Suit un argumentaire plus détaillé.
On ne peut qu’approuver: les décisions en matière de protection phytosanitaire doivent être éclairées et basées sur la science.
Lire l’intégralité de la lettre ouverte de GEFEL aux députés.
On retrouve le même acharnement médiatique et environnementaliste sur le glyphosate.
Mise à jour du 14 mars 2016 : La France Agricole rend compte de la position du « syndicat Jeunes Agriculteurs [qui] s’indigne du projet de loi » : « Les JA déplore l’absence d’« alternative économique et écologique » pour remédier à cette interdiction notamment au niveau de la lutte contre les nuisibles. »
Pour aller plus loin :
– « Décryptage sur une « disparition inquiétante » », article de Gil Rivière-Wekstein sur Wikiagri.
– « C’est prouvé ! L’urine allemande n’est pas potable », article ironique et sérieux de W Seppi sur son blog, mettant en évidence et démontant la pression environnementaliste sur le glyphosate.
– « Pour sourire : Avis de recherche », mettant en évidence l’abandon du ministère de l’agriculture des questions touchant à la protection des plantes…
– « Néonicotinoïdes : Nécessité de se mobiliser de nouveau » (Article pour les membres : Identifiant et mot de passe nécessaires) (Janvier 2016)
– « Biodiversité, abeilles et… néonicotinoïdes : c’est reparti ! » (Janvier 2016)