Qu’on se le dise : En matière d’environnement et de santé, Le Monde peut sortir de son rôle habituel de marchand de peur… La preuve : Le Monde a publié « Les erreurs d’un message alarmiste sur les shampoings pour bébés » par Adrien Sénécat dans la rubrique Les Décodeurs.
L’article démonte méthodiquement un message alarmiste circulant sur Internet et dénonçant « la présence de « produits chimiques » [principalement les PolyEthylèneGlycol (PEG)] supposés dangereux dans des shampoings pour bébés ». Même si les PEG ne sont pas toxiques en eux-mêmes, certains modes de fabrication peuvent, « dans des cas précis », entraîner une contamination au dioxane, une substance qui est effectivement cancérigène. Mais « il n’y a « pas lieu de s’affoler » a priori pour des produits qui ont vocation à être rincés, comme les shampoings ».
Peut-être Le Monde pourrait généraliser ce « décodage » aux articles de Stéphane Foucart. Et ainsi se rendre compte qu’il n’y a « pas lieu de s’affoler » par exemple à propos du glyphosate.
Comme disait le regretté Francis Blanche au non moins regretté Pierre Dac : « Il peut le dire »… et même le faire (voir ici sur Wikipedia et ici pour le sketch complet)
Mise à jour le 21 juin à 14h30 :
Par un tweet, @Casoph nous informe de l’existence d’un autre article du même Adrien Sénécat dans la même rubrique Les Décodeurs du même Monde. Encore plus pertinent pour les lecteurs de ForumPhyto puisqu’il décode un post Facebook lui aussi très approximatif dénonçant la « fine pellicule de « cire toxique » » qui entourerait les pommes, et pour ne pas être en reste « les trente-six traitements chimiques » subis par les pommes dans les vergers conventionnels.
Sauf que, nous dit Adrien Sénécat, « La substance mise en cause dans ce statut Facebook, la morpholine, est, elle, interdite en Europe » et qu’il faut éviter de jeter « un peu vite l’opprobre sur les pommes » en matière de traitements : Les pommes sont plutôt un fruit exemplaire du point de vue résidus et « Une autre étude de l’INRA, fondée sur des données de 2009, montrait par ailleurs que les pommes bio n’étaient pas exemptes de traitements à base de pesticides (avec tout de même des doses et des nombres de pulvérisations inférieurs) ».
La lecture de l’intégralité de l’article de Adrien Sénécat vaut la peine.