Jean-Luc Mélenchon dresse dans cette vidéo un tableau apocalyptique de l’agriculture française. Il y dénonce le productivisme de l’agriculture, « les pesticides partout, vous êtes en train d’épuiser la terre, de la pourrir, l’eau, l’air et votre propre santé […] la qualité des sols est en train de se détruire, les rendements sont en train de baisser, la valeur nutritive de ce que vous produisez est en train de baisser. Comment vous expliquez que pour avoir la quantité de vitamines qu’il y avait dans une pomme en 1950, il faut en manger 100 aujourd’hui. »
En un temps réduit, Céline Imart, jeune agriculturice, y explique les efforts faits par les producteurs et les progrès concrets sur la qualité des sols, la qualité de l’air, etc.
Sans rentrer dans l’intégralité du débat, signalons à Jean-Luc Mélenchon que son histoire de pommes est sans aucun fondement. Voir « Non, les pommes d’aujourd’hui ne sont pas 100 fois moins nutritives qu’autrefois ».
La page Facebook de Permavenir, favorable à la permaculture, a posté cette vidéo. Les commentaires sur ce post résument bien la plupart des clichés qui circulent dans le grand public sur l’agriculture.
La tâche est immense pour arrêter les caricatures, telles que celle de JL Mélenchon. Jean-Luc Mélenchon est un tribun hors-pair. Cela ne l’empêche pas de propager des contre-vérités. D’autant plus facilement quand elles sont dans l’air du temps et quand elles caressent le passéisme dans le sens du poil.
Les rapports sociaux en agriculture et le fonctionnement économique de l’agriculture font légitimement partie du débat politique. Mais ceux qui les remettent en cause devraient prendre garde à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain : La productivité en agriculture est indispensable. Et, s’il faut indiscutablement prendre garde à préserver l’environnement et la santé humaine, il faut aussi prendre garde à ne pas caricaturer et avoir un minimum d’égards pour la réalité.
Il est indispensable que, comme Céline Imart, les agriculteurs prennent la parole et expliquent leurs pratiques dès que l’occasion s’en présente.
