Sous le titre « La cause des paysans », Daniel Sauvaitre alerte ses collègues arboriculteurs, et par-delà tous les agriculteurs. Cela fait 10 ans que l’ANPP (producteurs de pommes et poires) se mobilisent pour « dénoncer l’inapplicabilité de l’arrêté du 12 septembre 2006 auprès de l’administration, des élus et enfin de la justice. »
Par un verger témoin, les arboriculteurs ont fait la démonstration que « le respect strict de l’arrêté aboutissait inévitablement à une perte totale de la récolte », y compris dans le cadre du cahier des charges de l’agriculture biologique.
Malheureusement, « en près de 10 ans et des contacts réguliers avec l’administration, il n’a pas été possible de faire évoluer le texte afin de pouvoir produire conformément à la loi. […] C’est ainsi qu’après avoir longtemps hésité, il a été décidé de faire appel au Conseil d’Etat pour abroger cet arrêté et engager l’épreuve de vérité entre notre métier, les pouvoirs publics et la société tout entière. »
Le gouvernement veut finaliser un projet, avant notification à Bruxelles, avant fin octobre. Or la « version intermédiaire » proposée, « malheureusement, aggrave nettement la situation actuelle pour l’arboriculture et l’ensemble des productions végétales françaises. » En particulier en matière de largeurs de zones non traitées (le long des habitations, zones non cultivées et cours d’eau).
L’objectif de protection de l’environnement et des personnes est sans conteste légitime. Mais les moyens employés sont inappropriés.
« Il semble que seules les ONG environnementales soient entendues en ce moment par l’Etat. […] Les discussions semblent à sens unique. Le ministère de l’Ecologie pousse à imposer des mesures sans aucune étude d’impact sur la santé, l’environnement ou l’économie. Et plus grave encore sans aucune étude de faisabilité. Tout cela est parfaitement destructeur et en parfaite contradiction avec les engagements du Premier Ministre. »
« INRA, fermes Dephy, Centres techniques, stations expérimentales, tout le dispositif existe pour valider d’abord sur le terrain les obligations souhaitées et pour en vérifier concrètement la faisabilité et l’utilité. »
Daniel Sauvaitre de conclure : « Tous les élus locaux ou nationaux doivent être alertés d’urgence de la catastrophe qui s’annonce et qu’il est encore temps d’éviter.
Chacun d’entre nous a vocation à prendre dès aujourd’hui toute initiative qui lui paraitra utile pour accélérer les prises de conscience et peser sur les décisions de nos ministres. »
Insistons ce rétrécissement est non seulement brutal et dramatique économiquement parlant, comme le prouve ce tweet de la FRSEA Bretagne, il est INUTILE et INAPPLICABLE.