Sous ce titre (en français, in English, en español), sur son blog CulturAgriculture, Christophe Bouchet, arboriculteur au sud de l’Espagne, s’appuie sur un article vieux de plusieurs mois (dont nous avions rendu compte ici), de Sylvie Brunel, géographe, et complète avec son point de vue de producteur.
La conclusion de Sylvie Brunel était : « Beaucoup de Français refusent de voir la réalité en face et se bercent d’une vision passéiste et erronée des campagnes. Ils sont en train de décourager le monde agricole. Pourtant, sans paysans, la France mourra. Cessons de les accuser injustement. Ecoutons-les, respectons-les. Ils tiennent notre avenir entre leurs mains.»
Pour défendre cette idée, Sylvie Brunel, comme Christophe Bouchet, font preuve de modération : il ne s’agit pas de dire que tout est parfait. Mais de montrer le professionnalisme de l’agriculture et ses immenses progrès s’appuyant sur la science.
Pour elle, « la «conversion» au bio – terme qui relève du registre religieux, et ce n’est pas un hasard – n’est en définitive meilleure ni pour la planète […], ni pour le portefeuille […], ni pour le goût. »
Christophe Bouchet met en évidence et dénonce surtout le décalage entre la réalité du bio et la perception qu’en a le consommateur « on produit de plus en plus d’aliments bio, mais le bio local, de petit producteur, idéalisé par le consommateur, ne représente plus, de très loin, qu’une minorité de cette production. » « Le bio est devenu productiviste. Je ne considère pas », écrit-il, « que ce soit un crime, mais ça fait un peu désordre dans un tableau idéalisé. »
Le passéisme, qui est au sens strict l’idéalisation du passé, est sans doute le grand mal de notre époque. Il faudra bien en sortir un jour. Sylvie Brunel aide à le faire comprendre.