Dans « Pourquoi les fausses sciences gouvernent le monde (et pourquoi il faut y mettre un terme à ce règne) » (en français, in English), Marcel Kuntz, CNRS, part de son observation de la « dégradation du niveau de l’information scientifique » : Depuis quelques années, « les scientifiques n’ont pas cessé d’être sous le feu de ce trinôme inséparable: les activistes voulant en découdre avec la société industrielle, les médias friands de peurs et la face la plus sombre d’internet. »
Il regroupe les différentes fausses sciences en trois grandes catégories :
– Les pseudo-sciences « classiques » : astrologie, paranormal, médecines non-scientifiques, etc.
– Ce qu’Alexandre Moatti a nommé les « altersciences », développées par des individus solitaires ayant une formation scientifique. « Aujourd’hui grâce à internet, l’alterscientifique peut devenir un héros international. »
– La « science parallèle », développée par des groupes de pression « pour construire des preuves à leur convenance ». Cela a été le cas de l’industrie du tabac. C’est le cas aujourd’hui des lobbies de l’écologie politique. Tout est bon pour créer l’illusion de la science : « experts » auto-proclamés, rapports et colloques aux conclusions pré-établies, journaux « scientifiques » ad hoc, etc. « Fausse science, mais vrai bourrage de crâne »
Cette dernière catégorie, s’appuyant sur la puissance de l’Internet, est la plus récente et la plus dangereuse pour la vraie science. Et « il serait erroné de croire que ces phénomènes restent cantonnés loin des institutions officielles. »
Marcel Kuntz développe l’exemple du CIRC, seule agence internationale à déclarer le glyphosate comme « probablement cancérogène ». Or comme pour la viande rouge classée comme cancérogène probable, le CIRC n’a apprécié que le danger intrinsèque, pas le risque réel qui doit tenir compte du niveau d’exposition. De plus, plutôt que de débattre du fond, « des fonctionnaires du CIRC ont préféré formuler des accusations contre l’EFSA (ce qui rappelle une habitude des activistes de l’écologie politique…) »
On peut soupçonner une partialité, inutilement et injustement dangereuse pour l’avenir du glyphosate en Europe. « Tout cela est choquant (comme le serait à l’inverse un pouvoir excessif des industriels) et mériterait une enquête officielle française (le Circ est basé à Lyon). »
Marcel Kuntz conclut « Comment protéger la science des interférences idéologiques (ou à but lucratif) et comment partager les connaissances scientifiques mériteraient, dans l’intérêt général, de faire partie du débat des prochaines élections. »