Dans « De l’incohérence à l’âge du stupide : le cas de l’acrylamide[1] (in English) », David Zaruk, The Risk Monger, prend l’acrylamide comme exemple de peurs inutilement entretenues par des ONG en quête de donations. L’équation-clef des ONG marchandes de peurs : « Produit chimique » + « cancer » = « opportunité de gains ». David Zaruk nous invite à prendre un peu de recul.
L’acrylamide est un composé chimique produit naturellement lors de la cuisson à plus de 120°C d’aliments contenant de l’amidon avec une faible quantité d’eau. L’acrylamide est intrinsèquement cancérigène. Mais tout est une question de dose !
Les humains ingèrent de l’acrylamide depuis qu’ils ont découvert le feu et la cuisson, c’est-à-dire depuis quelques dizaines de milliers d’années. Certes ce n’est pas suffisant pour l’innocenter. Mais d’une part les niveaux d’acrylamide sont très nettement en dessous de tout niveau préoccupant et baissent dans l’alimentation : plus de 50% de baisse entre 2002 et 2011. D’autre part, l’important est la diversité de l’alimentation. Il est parfaitement établi qu’il est malsain de ne se nourrir que de chips et de biscuits apéritifs, et qu’il est bénéfique de manger régulièrement des fruits et légumes !
David Zaruk dénonce l’utilisation de la peur par 5 ONG[2] qui font pression sur l’Union Européenne pour qu’elle règlemente le niveau d’acrylamide dans les aliments. Et pour être sûr de jouer sur l’émotion, on utilise des images de bébés, pourtant pas vraiment concernés.
Comme l’écrit David Zaruk, « La précaution dans ce cas n’est pas du tout raisonnable. […] Une réglementation inutilement précautionneuse produit du non-raisonnable, c’est-à-dire des peurs illogiques qui provoque un besoin d’agir de façon déplacée, non pertinente. Cela peut conduire par exemple des consommateurs effrayés à ne plus manger d’aliments avec de l’amidon (et à les remplacer par des niveaux plus élevés de gras). Cela peut conduire au bannissement de petits plaisirs, à la confusion et à une angoisse accrue et inutile. Je ne vois rien là qui puisse valoir réglementation. »
A l’occasion de Thanksgiving, moment festif important aux USA, David Zaruk utilise le mode sarcastique, mais de façon étayée, pour appeler à un peu plus de raison. L’important est la pédagogie pour une alimentation équilibrée et diversifiée.
Dernier clin d’oeil moqueur (et justifié) de David Zaruk en forme de conclusion : « des chercheurs ont développé une pomme de terre OGM qui produit beaucoup moins d’acrylamide à la cuisson. Pour je ne sais quelle raison, il me semble que ces militants hypocrites ne sont pas réellement intéressés par les solutions proposées par la science [Voir par exemple ici (in English)]. L’acrylamide n’est décidément un sujet de conversation que parce que nous sommes à l’âge du stupide »
Nous invitons tous les lecteurs maîtrisant l’anglais écrit à lire l’intégralité de l’article.
[1] Traduction libre et incertaine de « Stupid spelt backwards: acrylamide »
[2] SumOfUs, SAFE, WeMove, CEO, ClientEarth. Trois d’entre elles menacent l’Union Européenne de poursuites pénales si elle ne légifère pas.