Dans une très longue interview sur lelanceur.fr, André Cicollela, président du RES (Réseau Environnement Santé), joue à fond son rôle de marchand de peur patenté. Il annonce simplement : « Si on ne fait rien, nous nous acheminons pour 2050 ou 2060 vers une disparition de l’espèce humaine. »
Pour Cicollela, il y a une épidémie de cancer du sein et une fertilité masculine en décroissance forte. Et la responsabilité en incombe uniquement aux perturbateurs endocriniens, son obsession ; uniquement ceux de synthèse bien sûr. Toute autre constatation et toute autre explication sont invalides à ses yeux.
Pour expliquer sa position de « lanceur d’alerte » isolé, il évoque un quasi-complot : « Il n’y a pas de consensus parce qu’il y a des gens dont le métier est de faire en sorte qu’il n’y en ait pas. » Tous les scientifiques qui ne sont pas d’accord avec lui sont ainsi disqualifiés à ses yeux.
A noter qu’étant donné son âge, certes pas si avancé, il est peu probable qu’il soit démenti de son vivant. Les prévisions à long terme sont vraiment très pratiques !
Plus sérieusement, cette « science » militante, indigne, apocalyptique et cousue de fil blanc, est avant tout destinée à peser sur le débat réglementaire en cours au niveau européen. Voir ici (article public) et ici (article pour les membres). Il faut espérer que son outrance suffira à la disqualifier. Malheureusement rien n’est moins sûr.
Mise à jour du 09 janvier 2017 :
Dans la revue Science et PseudoSciences de l’AFIS, sous le titre « Comment se construit une fausse alerte« , Catherine Hill, épidémiologiste, a publié une analyse de fond de propos analogues de Cicolella en septembre 2016.