Le système européen RASFF[1] permet de suivre l’évolution des alertes sanitaires dans l’UE. Concernant les résidus de pesticides, les marges de sécurité sont extrêmement élevées. La santé des consommateurs n’est donc pas effectivement en cause. Il reste que l’évolution des alertes RASFF est un bon indicateur de l’évolution de la teneur en résidus des aliments disponibles sur les marchés de l’UE, produits ou non dans l’UE.
Los Mercados, revue professionnelle espagnole, a synthétisé le bilan de trois années de RASFF dans « Diminution de la détection de résidus de phytosanitaires dans l’UE » (en español)
L’article mentionne que, par exemple en 2015, sur 3049 notifications, seules 405 concernent la présence de résidus de produits phytosanitaires, dont 34 pour des aliments produits dans l’UE. En fait, ces alertes sont donc surtout le résultat de différences de réglementation entre les pays exportateurs et l’UE.
Même pour les non hispanophones le graphique de l’article est très clair : pour la plupart des produits phytosanitaires, le nombre d’alertes liées à leur résidu dans les aliments baissent significativement.
Objectivement, les résidus de pesticides dans l’alimentation sont un faux problème de santé publique. Notre société leur accorde une importance démesurée. C’est ce qu’a très bien exposé Bruce Ames avec son argument de la tasse de café. Voir ici et ici.
De plus, l’évolution des taux est spontanément à la baisse : malgré une réglementation résidus toujours plus restrictive, le nombre de non-conformité baisse régulièrement. Seuls 3% des échantillons du plan de surveillance annuel de l’EFSA dépassent les limites réglementaires, pour la quasi-totalité, sans aucun risque pour le consommateur.
[1] Rapid Alert System for Food and Feed : système d’alerte rapide en alimentation humaine et animale