Le 28 mars, la DGAL a publié une note de service dressant une nouvelle liste de produits de biocontrôle, abrogeant les versions précédentes.
Rappelons que :
– Les produits mentionnés dans cette liste sont des produits contenant soit des micro-organismes, soit des médiateurs chimiques comme les phéromones et les kairomones, soit des substances naturelles d’origine végétales, animale ou minérale.
– Ces produits sont mentionnés à l’article 1° de l’Arrêté du 9 mars 2016 (remplaçant un précédent arrêté du 27 mars 2015 pratiquement identique mais annulé) fixant le taux de la taxe sur la vente de produits phytopharmaceutiques. Ils bénéficient d’une réduction substantielle de cette taxe (0.1% au lieu de 0.2%) destinée à financer « la mise en place du dispositif de phytopharmacovigilance » par l’ANSES.
Ces produits sont également exemptés de l’interdiction de publicité, de l’obligation de détenir un certiphyto pour l’achat, de la comptabilisation dans les certificats d’économies de produits phytosanitaires et de l’interdiction de vente en jardinerie.
A noter que certains produits considérés comme « naturels », tels que les sels de cuivre, ne sont pas dans cette liste du fait de leur toxicité ou de leur écotoxicité. Cependant, certaines substances présentant un certain danger sanitaire (allergie cutanée ou respiratoire) ou environnemental (insecticide à large spectre) sont maintenant incluses dans cette liste.
Inversement des produits très proches de substances naturelles qui pourraient être considérés comme des produits de biocontrôle, dont l’utilisation n’est pas plus risquée, voire moins risquée, que leur contrepartie « naturelle », ne sont pas inclus dans cette liste. On peut par exemple citer le spinetoram, très proche chimiquement du spinosad.
Le plan Ecophyto en visant à réduire les volumes de pesticides utilisés, et non pas les risques, mène à de nombreuses impasses agronomiques : pertes qualitatives et/ou quantitatives en production, risques environnementaux et/ou sanitaires accrus, apparition de résistances, voire prolifération incontrôlable de parasites ou de maladies. En dressant cette liste des produits de biocontrôle, puis en en assouplissant légèrement les critères, le gouvernement essaie, petitement et vainement, de contrecarrer les nombreux effets pervers du plan Ecophyto.