Sous ce titre, Serge Michels, directeur de l’Agence Protéines, et auteur de Le marketing de la peur, publie une lettre ouverte à « Mesdames et Messieurs les députés ».
Il part de la constatation que « la lutte contre la désinformation scientifique est un enjeu pour nos démocraties ».
« Notre législation comporte des règles sur la publicité sur les produits pour éviter la tromperie du consommateur. La même logique devrait s’appliquer à la communication de résultats scientifiques pour offrir au citoyen les clés pour comprendre les données communiquées, et reprendre le pouvoir dans sa compréhension des sujets scientifiques. » Pour que « le sens des données scientifiques [soit] accessible à tous », il propose donc trois règles simples à introduire dans la législation :
– « Préciser la façon dont la donnée a été obtenue : une étude sur 10 souris n’a pas la même valeur scientifique qu’une étude qui a suivi 100 000 personnes pendant 30 ans. »
– « Indiquer les quantités retrouvées ou testées dans l’étude. Dans la quasi-totalité des études médiatisées, les quantités retrouvées ne sont jamais communiquées »
– « Mettre ces quantités au regard d’un effet potentiel sur la santé en les comparant avec les normes réglementaires si elles existent, et en indiquant la quantité nécessaire pour obtenir un effet, favorable ou délétère, sur la santé. »
Ces règles devraient s’appliquer « aussi bien aux études sur les risques, qu’aux études exploitées pour vanter les bienfaits d’un produit. »
Elles pourraient considérablement limiter le pouvoir des marchands de peurs ou de poudre de perlimpinpin, charlatans de l’époque moderne.
Sa conclusion : « [Permettons] aux non savants l’accès à une information scientifique sincère lorsqu’il s’agit de sa santé ! Avec une Assemblée renouvelée, rajeunie, gageons que la volonté de certains scientifiques emblématiques, comme Cédric Villani, portent et soutiennent une proposition de loi, au service du progrès et de l’intérêt général. Pour une science avec conscience ! »
Mise à jour du 29 juin 2017:
Dans « Une proposition pour la transparence scientifique – mais faut-il légiférer ?« , Seppi cite cet article de Serge Michels et l’illustre et le concrétise par l’exemple de l’étude Pélagie. L’INSERM, en omettant de citer les chiffres (ne mentionnant que « des niveaux détectables) et par d’autres formulations ambigües, fait là « de la gesticulation, voire du militantisme ».
Seppi pose également la question de la mise en oeuvre concrète potentielle de la proposition de Serge Michels. Et donne quelques pistes. Il conclut : « La proposition de M. Michels est séduisante, mais la tâche n’est pas facile. »