Nous avons déjà mentionné la génodique, théorie sans aucun fondement scientifique, qui prétend soigner les plantes par la musique. Voilà que, récemment, de nouveau, plusieurs médias supposés être sérieux reprennent sans recul les arguments de Joël Sternheimer, son créateur.
Voir par exemple : « Un paysan sauve ses cultures d’un virus dévastateur… grâce à la musique ! » (Le Figaro) et « La musique dans les champs pour remplacer les pesticides » (France Inter).
Dans l’article du Figaro, on peut toutefois relever un démenti ambigu de Bruno Moulia, un chercheur de l’INRA : « Aujourd’hui nous n’avons pas prouvé scientifiquement ces liens. [Concernant la théorie de Genodics] je ne peux pas dire que ça ne marche pas, mais nous n’avons pas, non plus, démontré scientifiquement l’efficacité de ces traitements. » Ambigu, car il laisse de plus entendre que des expérimentations seraient « envisagées » par l’INRA…
Ce tweet de @AtheeIV et les tweets qui le précèdent indiquent quelques liens établissant un portrait saisissant de Joel Sternheimer, de la société Genodics et de ses dirigeants.
– « Le coup des tomates musicales. Quelle belle escroquerie ! » est un débat sur le Forum des Sceptiques du Québec. On y trouve en particulier une analyse critique sanglante (mais justifiée) d’une note de Joël Sternheimer à l’Académie des Sciences, note censée servir de justification scientifique aux « protéodies » ou à la « génodique ».
– « La musique contre les virus ? Jusqu’à preuve du contraire, c’est du pipeau ! » sur AlloDocteurs.
On ne peut qu’approuver @AtheeIV lorsqu’il résume : « Un minimum d’esprit critique devrait faire passer au rouge le bullshitomètre du journaliste. On aimerait que celui-ci anime davantage @FranceInter ou @Figaro_Economie : cela leur éviterait de se faire continuellement les complices de fait d’escrocs et de charlatans. »
Nous ne pouvons que ré-écrire ce que nous avons déjà écrit : « Si les producteurs avaient réellement les moyens de protéger leurs plantes, si la question des usages orphelins (voir ici) était résolue, il y aurait de quoi sourire. Que des agriculteurs individuels se laissent persuader de ce genre de théorie est une chose. […] Mais que des journalistes, censés faire un minimum de travail d’enquête, la relaient sans distance en est une autre. »
Pour aller plus loin :
« Pour sourire jaune : Faut-il jouer du pipeau aux plantes ? »
« De la musique bio pour les plantes ? Chiche ! »