Une idée fort répandue veut que le naturel soit meilleur que l’artificiel. Pour combattre cette idée reçue, mais fausse, il ne suffit pas de mentionner les bienfaits de l’aspirine et les méfaits des champignons vénéneux. Il faut démonter les mécanismes mentaux qui amènent la plupart des humains à croire à cette idée reçue.
Dans « L’Heure du Doute. Doutes sur le Bio », sur Radio Mosaïque, Nick Hoax s’attelle à cette tâche en s’appuyant sur des exemples, des liens et une interview. Il montre avec pédagogie et humour :
– Que la disposition d’esprit qui nous pousse à considérer que le naturel est bon n’est pas « absurde » : Nos ancêtres ont appris à survivre dans leur environnement naturel. Il est donc logique que notre instinct nous pousse à considérer que l’état « normal » est conforme à ce qui se passe dans la nature.
– Mais que le naturel n’est pas toujours bon et que l’artificiel n’est pas toujours mauvais.
– Que la définition même de « naturel » n’est pas simple. A partir de quelle dose d’intervention humaine un objet est-il « artificiel » ? Bien malin celui qui peut répondre à cette question. Ce flou est d’ailleurs un indice important de la faiblesse de la notion.
– Que l’appel à la nature est fondamentalement un cercle vicieux. En fait, notre cerveau ne pense pas que quelque chose bon parce que c’est naturel. Mais pense que c’est naturel, parce qu’il suppose que c’est bon, que c’est « moral ».
– Au bout du compte, caractériser quelque chose comme naturel est un jugement « moral », qui n’a pas de fondement scientifique ou logique.
Nick Hoax s’appuie sur de nombreux liens (disponibles ici). En particulier :
– « L’appel à la nature », vidéo #7 YouTube de La Tronche en Biais.
– En forme de clin d’œil : « La nature est bien faite », sketch de Florence Foresti
Pour aller plus loin, nous ne pouvons que recommander la lecture du roman Pourquoi j’ai mangé mon père, Roy Lewis, Ed Pocket. Une fresque grandiose, hilarante et moderne et une belle idée de cadeau de Noël. Voir notre note de lecture parmi ces Références sur Veille sociétale