Le refus d’Emmanuel Giboulot de traiter ses vignes avec un insecticide homologué en bio continue de fait minatenant l’objet d’un débat ouvert dans la profession viticole.
Plusieurs médias se font l’écho de ce débat. Emmanuel Giboulot n’est plus seulement le brave viticulteur refusant de polluer. Il est aussi, et c’est moins reluisant, celui qui met en danger le vignoble de ses voisins.
Dans « Flavescence dorée : la viticulture sur le qui-vive », L’indépendant rend compte de la position de la FDGDON (Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles) : « le viticulteur bourguignon a fait prendre un risque considérable à ses voisins. A partir du moment où la flavescence est déclarée, le taux multiplicateur est de 7. Autrement dit, si une souche est impactée, sept le sont l’année suivante, 49 l’année d’après. Et ainsi de suite jusqu’à destruction totale du vignoble »
Dans « La Flavescence dorée: Faut-il traiter ou non ? », Lyon Saveurs donne la parole à Hervé This qui cite longuement Jean-Louis Bernard de l’Académie d’Agriculture : « Je juge sévèrement l’attitude de Giboulot qui relève d’un obscurantisme profond. Aucun vigneron ne traite par plaisir. Dans un tel cas, ne rien faire par idéologie alors que sa culture risque de disparaître, entrainant dans la galère tout son voisinage est une faute morale, et un tel vigneron ferait mieux de changer de métier. Bien pire encore est le cas des organisations qui le soutiennent, entrainant des citoyens ignorants de la réalité à manifester devant les tribunaux. »
Sur Vitisphère, la Coordination Rurale déclare : « ne pas traiter les vignes lorsque l’on est dans une zone contaminée ou une zone de sécurité relève de l’inconscience et de l’irresponsabilité vis-à-vis des autres viticulteurs »
Sur le Bien Public, le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne souligne : « la lutte repose sur ces trois aspects : le matériel végétal d’origine, la lutte contre le vecteur et l’arrachage. Malheureusement, aujourd’hui, nous n’avons pas de piste alternative. »
Toutes ces prises de position viennent un peu tard pour contrecarrer le rouleau compresseur des médias et des réseaux sociaux ; Mais mieux vaut tard que jamais…