Sous ce titre, Wackes Seppi sur le blog imposteurs fait une analyse détaillée de quelques « méta-analyses » vantant les mérites du bio, et publiées ces dernières années ; En particulier de celle publiée par Carlo Leifert en juillet 2014 : cette étude avait fait beaucoup de bruits dans les médias en annonçant que les aliments bios contenaient plus d’antioxydants et moins de cadmium et de résidus de pesticides.
La méta-analyse est un procédé scientifique reconnu. C’est une « démarche statistique combinant les résultats d’une série d’études indépendantes sur un problème donné ». Bien que légitime et utile, une méta-analyse peut être sujette à un biais de publication comme l’indique l’article de Wikipedia trop succincte : les études publiées, donc disponibles, sont celles qui conduisent à un résultat mais rarement celles conduisant à une absence de résultat. La version in English de Wikipedia, beaucoup plus complète, montre que d’autres biais peuvent survenir, quelquefois plus graves encore : tri des publications sur des motifs politiques ou idéologiques, agrégation de travaux issus de méthodes différentes, manque de validité scientifique des études retenues parce que comportant des biais expérimentaux ou des incertitudes fortes.
Dans le cas l’étude de Carlo Leifert, Wackes Seppi met également en évidence d’autres biais concernant l’interprétation des résultats et l’aggravation de l’ensemble de ces biais par les médias a priori favorables aux produits bios.
W Seppi analyse également les parutions suivantes : Shane Heaton (2001), AFSSA (2003), Carlo Leifert (2007), Charles Benbrook et al (2008), Alan Dangour et al (2009), Alan Dangour et al (2010), Crystal Smith-Spangler et al.(2012), INRA (2013).
L’article de Wackes Seppi est détaillé, équilibré et bien argumenté. Il met en évidence à quel point les tensions sur ce sujet sont fortes et comment le politiquement correct du moment l’emporte. Etant relativement long, il est à recommander à ceux particulièrement intéressés par ce sujet sociétalement sensible.