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On a retrouvé les boîtes noires du crash de… Cash Investigation

19 févr. 2016

Notre titre est tiré de l’article « Crash de Cash Investigation », où Marcel Kuntz, CNRS, liste (presque) tous les articles d’analyses de l’émission et de ses méthodes.

Parmi tous ces liens, nous retiendrons :
– « Pesticides, épisode 2 : «Cash Investigation» a toujours tort », où la rubrique désintox de Libération enfonce le clou en répondant de façon détaillé et documentée à la réponse de Cash Investigation
Libération, tout en se défendant d’avoir pris « la roue des semeurs de doutes et autre lobbyistes des pesticides », conclut fort justement : « Comme quoi il est possible de relever des risques réels, sans faire dire n’importe quoi à des chiffres. »
– « L’autisme de « Cash Investigation » – Glané sur la toile (55) » par Seppi qui s’appuie sur les articles d’Alerte Environnement et de ForumPhyto, et va plus loin dans l’analyse du mensonge de Cash Investigation sur l’autisme.
– « Article sur Tyrone Hayes » (in English). Tyrone Hayes était présenté dans Cash Investigation comme une référence scientifique. Il est en réalité un militant et est totalemtn discrédité dans le milieu scientifique.
– La liste des controverses liées aux émissions précédentes, qui montre bien que les pratiques d’Elise Lucet ne sont pas nouvelles. Voir par exemple la réponse du président de Huawei France à propos du travail des enfants lors de l’émission sur les téléphones portables. Ou encore la réponse de Jean Paul Morin, chercheur INSERM, à l’émission sur le Diesel (réponse que nous avons déjà évoquée ici).
– « Vive les pesticides ! », article insolent, provocateur et très sérieux de Yann Kindo (que nous avons indiqué par ailleurs dans notre rubrique pour sourire…)
On pourrait rajouter l’article « Cash Investigation: quand l’excessif devient insignifiant? » par Antoine Boulay sur le Huffington Post : L’article, centré sur le mensonge des 97%, dénonce « La recherche d’audience et la production d’émotions ». Et fait une analyse équilibrée : « Le problème, surtout, c’est qu’à force de vouloir être excessif, Cash Investigation en devient insignifiant, pour reprendre la fine observation de Talleyrand. Faire peur avec un chiffre faux, quand les  »fact checkers » règnent en maîtres, c’est nuire à la cause que l’on veut servir. Il est nécessaire de lutter contre l’utilisation abusive de pesticides évidemment, mais ce combat demande des actions concrètes au cœur du système agricole, et c’est de cela que l’émission aurait gagné à traiter. »

La saga continue

Mais comme l’encre n’en finit pas de couler sur l’intox de Cash, nous ajouterons quelques nouveautés :

Du côté des crédules ou de ceux qui veulent absolument le rester, il faut absolument mentionner « La polémique Cash Investigation », feuilleton en deux épisodes (1) et (2), où Marie-Monique Robin ergote pour défendre Cash Investigation et surtout… vendre sa propre soupe de dénigrement de la DJA[1].

Du côté des médias :
La vidéo Désintox d’Arte, tout en étant plus ambigu sur la fin, démonte le mensonge des 97% de Cash Investigation. Clairement, bien que le format vidéo impose que ce soit fait de façon un peu moins détaillée que par Libération.
– La revue professionnelle viticole Mon-viti titre « Cash Investigation : l’art de stigmatiser les phytos » et cite quelques sources importantes (dont ForumPhyto)

Dans « Sur Libération : « Pesticides, épisode 2 : « Cash Investigation » a toujours tort » (glané sur la toile (59)) », Seppi analyse le 2° désintox de Libération. Un première moitié de son analyse est une critique (justifiée). Mais, dit-il en deuxième partie : « À part ça, en résumé : un travail d’investigation. Un vrai. Un vrai. UN VRAI. UN VRAI. »

Dans « Trash Investigation sur les pesticides« , Agriculture et Environnement montre comment le parti pris de Martin Boudot (et sa collaboration avec Générations Futures pour le reportage) lui ont fait cibler à tort l’atrazine, qui n’a rien de cancérigène et dont la toxicité est très faible.

Au-delà des critiques sur les erreurs et omissions de Cash Investigation,
MédiaPicking, une revue en ligne d’« analyse de discours, récits et partis pris dans les médias », analyse, non pas les erreurs et omissions, mais les (grosses) ficelles journalistiques d’Elise Lucet : « Cash Investigation: 11 façons de (mal)traiter les grandes entreprises ». Chacun des points suivants y est détaillé : Construire sa propre légende, écarter les communicants, mettre en scène les portes fermées et les refus d’interview, se mettre en scène dans des évènements publics, arriver à l’improviste dans des évènements privés, intercepter la cible en mouvement sur un parking ou dans un couloir, retourner le langage et les images corporate contre leurs émetteurs, accuser puis demander une réaction à l’acte d’accusation, sommer l’accusé de réagir à des documents officiels, interpeler l’homme ou la femme derrière la fonction, harceler avec le sourire et un beau regard franc.
L’article suivant « 12 propositions pour faire face à Cash Investigation quand on est une grande entreprise », bien que discutable dans certains détails, pourrait être un vademecum pour les dirigeants d’entreprises…
Les deux articles sont, en tous cas, instructifs.

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[1] Dose Journalière Admissible