Cette fois c’est au tour de Générations Futures (GF) de tenter de semer le trouble. Et cette fois, en essayant de prendre l’apparence du sérieux : GF publie un « rapport » intitulé « Des pesticides perturbateurs endocriniens dans l’eau ». Il s’affiche clairement comme voulant peser sur les Etats Membres, singulièrement la France, pour le vote devant intervenir fin janvier. L’analyse rapide par le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France met en évidence quatre « péchés par omissions » importants de GF.
Ces quatre péchés sont :
1) « Générations Futures ne retient tout d’abord que les « pesticides de synthèse » » et omet beaucoup d’autres substances préoccupantes : résidus de médicaments, contraceptifs, métaux lourds, PCB, etc.
2) GF « oublie » également les substances naturelles perturbatrices endocriniennes utilisables en agriculture biologique, singulièrement l’huile de neem.
3) Concernant l’eau du robinet, GF « ne fait un zoom que sur les eaux épisodiquement « non conformes », qui concernent au maximum 6 % de la population française »
4) « En septembre 2016, le ministère de l’environnement observait une amélioration structurelle de la qualité des eaux sur le critère « pesticides », aucune trace dans le dossier de Générations Futures. »
On aurait pu rajouter une cinquième omission tellement habituelle de GF qu’on ne la remarque plus, alors qu’elle est de taille : on n’y parle jamais de dose. Il y est bien évoqué dans certains cas des dépassements de normes. Mais il faut savoir qu’en matière d’eau potable, ces normes sont en fait des « zéros techniques » d’il y a quelques années. GF ne fait qu’utiliser l’augmentation, incroyable mais vraie, des performances des laboratoires comme outil de peur.
On notera de plus que GF utilise la classification contestable de TEDX, une ONG militante créée par Théo Colborn et non pas les critères de l’OMS. Et bien évidemment sans prise en compte d’une quelconque notion de puissance perturbatrice…
Bref un rapport strictement militant dont on serait en droit d’espérer qu’il n’impressionne pas les autorités. Du moins si elles prennent leur décision sur des critères réellement scientifiques.
La presse rend compte de ce rapport. Par exemple :
Dans « Les perturbateurs endocriniens, poison dans l’eau du robinet », Libération ne prend aucune distance par rapport à GF.
Par son titre, « Générations futures met la pression sur Bruxelles », La France Agricole met en évidence l’opération de lobbying dont il s’agit.
Pour aller plus loin :
« Perturbateurs endocriniens dans l’eau : Les 4 péchés par omission de Générations Futures », communiqué de presse du CSLFLF
« Perturbateurs endocriniens : comment sortir du conflit ? » (identifiant et mot de passe nécessaires)
« Perturbateurs endocriniens : un débat trop « politique » pour être honnête »