Face aux études scientifiques montrant la sécurité du glyphosate, la pression militante et politicienne pour le faire interdire redouble d’effort. Le monde agricole doit se mobiliser pour sauver le glyphosate. Pas Monsanto : Le glyphosate !
Le glyphosate : un outil sûr, allié de l’agriculteur et de l’environnement
Nous avons déjà publié de nombreux articles rendant compte de l’importance agronomique et environnementale du glyphosate et de sa sécurité. Voir par exemple :
– « 17 questions/réponses sur le glyphosate (Thoughtscapism) »
– « On peut se passer du glyphosate. MAIS… »
– « Pour sourire : la clé à cliquet (en fait le glyphosate mais chut!) nous tuera tous »
Des offensives grossières, critiquées à juste titre
Dans la dernière ligne droite réglementaire, à court d’argument de fond, le lobby environnementaliste joue son va-tout. Tous les moyens sont bons pour dénigrer le glyphosate. Y compris la caricature et surtout la désinformation caractérisée.
Cependant, régulièrement, des bloggeurs font des analyses critiques pertinentes : La grossièreté des arguments anti-glyphosate commence à lasser…
Les articles parus fin mai et début juin dans Le Monde sont sans doute un sommet dans cette offensive pour tenter de barrer la route au glyphosate.
Mise à jour du 12 juin 2017:
Sous le titre « Lorsque des activistes se prétendent journalistes : Stéphane Horel et sa rage contre Monsanto« , Seppi traduit un article (in English) de The Risk Monger montrant les méthodes MacCarthystes de Stéphane Horel, co-rédactrice des articles du Monde.
Dans « Les non-dits des « Monsanto Papers »« , sur Contrepoints.org, Bertrand Mayeux montre le déséquilibre caricatural de la série d’articles du Monde, qui ignore tous les éléments allant à l’encontre de sa thèse.
[fin de la mise à jour]
Dans « Hystérie anti-glyphosate sur le Monde : le choc de la photo, ou comment faire peur avec un produit bio », Seppi montre clairement la motivation de cet acharnement : « il importe de renverser la table pour la mouvance alter et anti – l’anticapitalisme qui a pris Monsanto pour l’incarnation du mal et l’écologisme qui a pris le glyphosate comme premier domino qui permettra de faire tomber tout l’alignement. »
Sur sa page Facebook, La Chèvre pensante montre la grossière manipulation à laquelle se prête Le Monde en illustrant son article hostile au glyphosate : Technicien avec un EPI[1], noir et blanc anxiogène, légende « produits chimiques », épandage aérien… Manque de chance, quand on zoome sur le bidon, il s’agit de Natur’l Oleo, une huile extraite de soja autorisée en tant qu’insecticide bio en Argentine.
Plus généralement : Qui ne connait pas ces images d’un ouvrier avec un masque à gaz, illustrant systématiquement les articles hostiles aux « pesticides » et en particulier au glyphosate et à Monsanto ?
Dans « Le gars Monsanto avec un masque à gaz : l’imagerie militante et sa signification pour les agriculteurs » (in English), Terence Bradshaw, professeur à l’Université du Vermont, d’origine agricole, montre comment ce type d’image veut instiller une idée systématiquement angoissante. Et foncièrement fausse. Il compare par exemple les photos d’une personne pulvérisant du glyphosate avec une tenue appropriée avec l’image de mort personnifiée qui s’impose généralement dans la presse (ici la radio publique nationale US).
Il conclut fort justement : « L’agriculture n’est pas mise en œuvre par de magnifiques elfes batifolant dans leurs champs de verdure. Elle ne l’est pas non plus par des ogres et des trolls manipulés par des seigneurs de firmes démoniaques. Elle est mise en œuvre par de vrais gens qui se cassent le cul pour nous (vous) nourrir. Les (nous) diaboliser via une rhétorique et une imagerie violente est une insulte pour nous tous, agriculteurs, consommateurs et citoyens. Et c’est pour cela que je m’y oppose. […] Je suggère que nous prenions tous un peu de recul et pensions à la façon de faire leur portrait. Spécialement ceux d’entre nous qui les connaissons le mieux. » On ne peut que conseiller la lecture de cet article à ceux qui comprennent l’anglais.
Dans « Les Pesticides, la Peur et la Raison », le bloggeur La menace théoriste démonte point par point « Les pesticides », une vidéo La Barbe de Nicolas Meyrieux, bourrée de contre-vérités.
La menace théoriste écrit fort justement « Si critiquer les gros industriels et leurs pratiques pas Charlie mérite d’être fait, cela mérite d’être bien fait, et donc surtout pas en utilisant des arguments moisis, des contre-vérités ou des données parcellaires. » Ce qui est malheureusement le cas de La Barbe. Il faut absolument partager l’article de La menace théoriste si l’on pense comme lui qu’il « faut éviter de croire des choses fausses juste parce qu’on a envie de les croire »
Dans la vidéo « 19-Corruption et essentialisme » le youtubeur Zététique et journalisme fait une analyse critique détaillée et pleine de verve de « Comment Monsanto déploie des trolls pour polluer les articles critiques » article de Pascal Marie dans Marianne.
La Radio Télévision Suisse (RTS) a consacré une émission et un dossier complet au glyphosate. Globalement, malgré un contenu plutôt rassurant sur le fond pour les consommateurs, la RTS y reprend la rhétorique anxiogène (même si ce n’est pas avec les outrances du Monde). Avec quelques nuances. Par exemple le constat de résidus sur les produits à base de céréales très en dessous des Limites Maximales de Résidus. Ou encore la mention en fin d’émission du point de vue d’une société de conseil agricole.
Pourquoi il est important de sauver le glyphosate
Le glyphosate est l’un des pesticides les plus sûrs. Toutes les agences sont d’accord sur ce point. Le seul avis divergent est celui du CIRC, mais il est contesté et ne porte que sur le danger, sans aucune considération des doses réelles d’exposition. Prolonger son autorisation est une décision :
– conforme à la science
– protectrice de l’environnement et de la santé
– politiquement et symboliquement importante
Dans « Agriculture : quand le principe de précaution conduit à l’obscurantisme » dans Les Echos, Olivier Babeau soutient sans détour : « Interdire l’usage professionnel du glyphosate serait un choix politique absurde qui aurait un impact considérable sur une profession déjà particulièrement éprouvée : les agriculteurs. » Il se demande si « nos dirigeants [ont] bien réfléchi à l’impact qu’une interdiction totale de cette molécule (dont ils semblent hélas capables, contre toutes les évidences scientifiques) aurait sur notre économie agricole » « L’interdiction [du glyphosate] provoquerait une impasse technologique majeure puisqu’il n’existe pas de substitut à ce jour ; elle priverait les agriculteurs européens et eux seuls d’un indispensable produit de protection des cultures, avec des conséquences importantes sur les rendements, mais aussi un risque sanitaire non négligeable, le désherbage des graminées adventices étant le principal moyen de lutte contre l’ergot de seigle, toxique pour le bétail et pour l’homme. »
Dans « Agriculture: quand les lobbies écolos masquent les enjeux de la crise structurelle », Marc White, sur son blog lié à Médiapart, dresse le même constat avec plus de détails. Pour lui, « Les causes de la crise agricole sont structurelles et multiples. Elles ont aussi à voir avec la croisade anti-pesticides de certains groupes idéologues, qui défendent leur cause au détriment de la science et des agriculteurs, chez qui le désespoir croît de jour en jour. » Dans un glané sur la toile 141, Seppi rend compte de cet article. Et ajoute à juste titre que l’idéologie anti-pesticides est aussi « au détriment des consommateurs ». Et conclut : il faut « que les agriculteurs se manifestent avec plus de conviction. Il ne suffit plus de démarcher les décideurs politiques – et, en dernier ressort, de bloquer les routes, ou pire –, il faut être vu et entendu par l’opinion publique et, dans toute la mesure du possible, la gagner à la cause de l’agriculture et de l’alimentation. »
Que le monde agricole se manifeste et se fasse entendre sans ambiguïté sur la question des pesticides devient effectivement une tâche urgente. Au Royaume-Uni, la NFU, équivalent de la FNSEA, apparait publiquement sur le sujet en apportant des outils concrets dont les agriculteurs peuvent se servir. Voir par exemple cette infographie (in English) qui montre les avantages environnementaux du glyphosate. Ou cette page (in English) expliquant aux agriculteurs comment ils peuvent agir.
Le lobby environnementaliste a décidé de faire du glyphosate le bouc émissaire qu’il ne mérite pas d’être. Le monde agricole n’a pas le choix. Le glyphosate est non seulement important, voire vital, pour une agriculture compétitive ET respectueuse de la santé et de l’environnement, il est aussi un symbole.
Le glyphosate dans cette guerre de l’information est un simple soldat. Comme le soldat Ryan du film. Il n’est pas la firme Monsanto. Il est dans le domaine public depuis plus de 15 ans. Cependant et, sans doute, à cause de cela, le sauver est de la première importance. Pour des raisons techniques, agronomiques, environnementales, mais aussi politiques et symboliques.
Il faut sauver le soldat glyphosate. Pas Monsanto. Le soldat glyphosate.
Comme nous l’avons évoqué plus haut, des bloggeurs, scientifiques, rationalistes ou simplement des citoyens ne se laissant plus berner par le discours environnementaliste catastrophiste, commencent à agir.
C’est maintenant au tour des organisations agricoles de se mobiliser et de mobiliser les agriculteurs dans ce but. C’est urgent et important.
[1] Equipement de Protection Individuelle