Sous le titre complet de « Edito du Président : L’histoire scabreuse de la dérogation pour l’utilisation de la Diphénylamine (DPA) ou comment perdre bêtement de la compétitivité », D Sauvaitre, président de l’ANPP, expose « le parcours abracadabrantesque qu’il a fallu suivre » pour « disposer comme nos concurrents européens et mondiaux de cette possibilité de traitement post récolte contre le scald ». La description en est détaillée et non dénuée d’humour.
Il constate nombre de contradictions dans la position de l’administration. Par exemple, « si on comprend bien le raisonnement des fonctionnaires : la toxicité de la molécule serait plus importante en France qu’ailleurs dans le monde ou leurs homologues très imprudents. Pourtant, nous laisserions sans sourciller importer des pommes traitées à l’étranger avec les spécialités non retenues en France, puisque bien entendu la LMR a toujours été maintenue en Europe pendant toute cette période »
Et il en tire une leçon plus globalement politique : « A travers cet exemple, on peut affirmer que la première cause de notre perte de compétitivité réside dans le choix délibéré de notre pays de se tirer des balles dans le pied. Les acteurs économiques sont bien plus au service de l’administration que l’inverse. Le Ministère de l’Agriculture est, semble-t-il, bien plus sensible à la note qui lui sera infligée par M. Veillerette et ses 60 adhérents de Générations Futures, plutôt qu’à la nécessité des agriculteurs de répondre aux attentes des différents marchés. Il semble moins préoccupé d’offrir les mêmes outils de production sûrs et respectueux de l’environnement que ses challengers. A ce rythme-là, la balance commerciale française n’est pas prête de s’améliorer. Comme vous pouvez le constater, certaines solutions à la crise économique sont pourtant plus simples à mettre en œuvre qu’on ne l’imagine souvent.
(…) Les rôles doivent s’inverser. L’administration de notre pays doit être au service du développement économique et de ses acteurs. Rien dans ce dossier ne peut justifier que l’on n’ait pas mis les producteurs français dans une situation de compétitivité équivalente à celle de leurs concurrents européens. N’hésitez pas à relayer ce message à vos décideurs politiques ou toute personne susceptible de faire évoluer cette situation intolérable pour la compétitivité de la filière. »
L’histoire de cette dérogation n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres des difficultés administratives et réglementaires qui pourraient être résolues par une volonté politique.
Même si des progrès sont en cours comme, par exemple, la publication prochaine et programmée du nouveau « catalogue des usages » (voir le lien catalogue des usages dans « Rencontres phytosanitaires légumes et fraises (CTIFL) » (article réservé aux adhérents, identifiant et mot de passe nécessaires)
Lire l’édito de Daniel Sauvaitre dans son intégralité.